Pour dire toute la vérité, je sais que le Leader des Sorcières était enragée, et je pense que si les autres l’avaient laissée faire, l’homme aurait pu être blessé sérieusement voire même tué. Mais je pense que cela montre aussi ce que j’ai dit si souvent : « Les Sorcières peuvent être en colère et oublier ce qu’on leur a enseigné, mais les autres ne les laisseront pas faire de mal. »

Car si l’un des présents n’est pas d’accord avec tout ce qui est tenté, cela peut entraver le charme. Ceci peut expliquer l’accusation trouvée dans des procès de sorcières : « Que vous étiez présent et avez consenti à l’assassinat de A. »

Mais ce n’est pas parce que j’ai parlé d’un cas où j’étais présent lorsqu’une « poupée sorcière » a été utilisée qu’il faut croire que les sorcières font toujours ce genre de chose. C’est la première fois en presque vingt ans que j’y assiste.  

Certains critiques ont l’habitude de dire : « Elles savent comment faire des « poupées de cire », cela prouve qu’elles en font toujours ». Vraisemblablement ils pensent que s’ils pouvaient en faire eux aussi, rien ne pourrait les empêcher de les utiliser contre tous ceux qu’ils n’aiment pas.

Il y a bien longtemps, des gens avaient des sentiments similaires, et ce qui est horrible c’est qu’ils n’avaient qu’à accuser quelqu’un de sorcellerie, pour que la personne soit brûlée. De toute façon, très peu de sorcières savent comme faire une poupée de cire, la plupart ne le savent très certainement pas. J’ai parlé à un couple qui avait été présent lorsque la « Poupée » avait été faite et tous deux ont dit : « Nous l’avons vu faire, mais nous ne savons toujours pas comment en faire une » et c’est exactement ce que je pense. Je pense que quelque chose m’a échappé, et « celle qui l’a faite » ne me dira pas quoi.

Il est tout à fait probable que des gens qui ne sont pas des sorcières connaissent le secret. Dans son livre « Primitive Beliefs in the North-West of Scotland » J.M. MacPhearson nous parle p. 203 d’une vieille dame à Inverness « qui en voulait à son prêtre parce qu’il lui a refusé la Sainte Communion. Elle a utilisé l’ancienne méthode de fabrication d’une poupée. Le pasteur est tombé malade, devenant de plus en plus faible. Puis la poupée a été découverte, le charme a été brisé et il a retrouvé la santé. » Cette vieille dame devait être une chrétienne fidèle pour vouloir à ce point la communion.

Il nous parle aussi (p. 204), des pêcheurs de Prestonpans qui avaient l’habitude de partir pécher le dimanche soir. Un ecclésiastique de la ville a prié contre eux car ils brisaient le Sabbat, ainsi « pour empêcher que ses prières leurs causent du tort, les pêcheurs ont fait des petites poupées de chiffons et les ont brûlées dans leurs cheminées. » Là les prières du prêtre étaient telles qu’elles pouvaient causer du tort.

L’utilisation d’une figurine pour se protéger du mal, est un savoir courant chez les sorcières, spécialement pour soigner les maladies. Quand le patient était loin, une figurine était faite, le « lien était formé » et les remèdes y étaient appliqués.

Le fait est que partout sur terre des gens connaissent l’art de faire des figurines, à Babylone, en Inde, dans l’Egypte Antique, en Grèce, à Ceylan, en Afrique. L’idée est que ce que l’on fait à la figurine représentant un homme l’atteindra par une sorte de magie homéopathique. Les sorciers l’ont pratiqué à grande échelle. Quand nous brûlons quelqu’un en effigie, nous essayons vraiment au minimum de lui porter malheur

On a cru que Nectanebus, le dernier roi indigène d’Egypte, vers 358 avant J.C., est resté indépendant en utilisant cette méthode. Il avait fait fabriquer des figurines de cire représentant des bateaux égyptiens et des guerriers, ainsi que, probablement, des figurines représentant les bateaux et les guerriers de ses ennemis. Quand quelqu’un essayait d’envahir l’Egypte, il plaçait leurs figurines dans des bacs d’eau et les faisait se battre contre les figurines représentant les égyptiens, et par ses conjurations, les bateaux combattaient sur l’eau, les ennemis étaient vaincus et leurs bateaux coulés. Et ceci faisait que de véritables navires coulaient eux aussi.

Comme ses successeurs ne pratiquaient pas cet art, l’Egypte a perdu son indépendance.

De nos jours, avec toute cette mode du « désarmement » il serait peut être bon de faire quelques « bateaux en cire ». Et pourquoi pas des bombes nucléaires en cire ? Mais ne demandez pas à des sorcières, elles ne connaissent pas cet art, c’est du domaine des Sorciers.

Pour moi la question semble être « pourquoi pense-t-on qu’il est mal qu’une sorcière fasse une figurine alors qu’il ne semble y avoir aucune objection à ce que d’autres personnes fassent la même chose ? Une réponse évidente est que « La poupée de cire des sorcières marche alors que celles des autres ne marchent pas. » Même s’il semble bien que celles de l’Evêque de Troyes et de la vieille dame d’Inverness aient fort bien marché. Mais, et c’est très un grand mais, si les sorcières peuvent tuer leurs ennemis aussi facilement, pourquoi n’y a-t-il pas eu un grand nombre de décès parmi leur « Oppresseurs » ? S’il y avait eu, on aurait dit que c’est un exemple de la malveillance des sorcières.

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