Nous voyons ici que la radiesthésie a été utilisée à un
niveau scientifique. Je ne peux bien sûr pas vérifier toutes ces affirmations,
mais on m’a fait une prise de sang et on m’a donné des remèdes qui m'ont fait
beaucoup de bien. Je reçois toujours ce traitement alors que la prise de sang a
été faite alors que j'étais en Afrique Occidentale. Le sang avait été analysé à
Londres. Ce traitement me fait toujours du bien. De nombreuses autres personnes
ont fait la même expérience.
Il est curieux que des médecins puissent croire que le sang qu’on m’a prélevé il
y a six mois montre tous les changements qui ont eu lieu dans mon corps depuis,
à moins qu'ils n'aient déjà la preuve qu’une telle chose est possible. On m’a
aussi dit que la radiesthésie est souvent utilisée par les vétérinaires, puisque
les animaux ne peuvent pas parler de leurs symptômes ni répondre aux questions.
Je ne dis pas que tout ce qu’on dit au sujet de la radiesthésie est vrai. Tout
ce que je sais, c’est que cela semble me faire du bien. Il est curieux que
pendant des milliers d'années les sorcières croyaient qu'il y avait un lien
entre un corps et une partie de ce corps qui en a été prélevée, et qu’on pouvait
créer entre eux un lien magique. Aujourd’hui, des médecins semblent partager
cette opinion. Ces sorcières pensent qu'il est également possible de se lier par
d'autres façons, si elles ne peuvent pas obtenir quelque chose provenant de la
personne, en formant un lien mental, elles ne travaillent là que sur l’esprit,
sans affecter la matière.
J'ai trouvé intéressante la théorie de M. Pennethorne Hughes, exposée page 23 de
son livre, selon laquelle la magie a été développée par les prêtres égyptiens,
qu'une branche de ce savoir est arrivée en Europe et est devenue la sorcellerie
et que l’autre branche est allée en Afrique Occidentale, puis en Amérique, et
est devenue le Vaudou. Je sais que Frazer et d'autres ont parlé de la
ressemblance entre les cultes africains du Roi Divin et les mythes égyptiens et
j'avais déjà noté la ressemblance entre certaines pratiques vaudous et la
sorcellerie européenne. Il me semble que la preuve de la théorie de M. Hughes
doit se trouver en Afrique Occidentale. Si les sorcières ou les witch-doctors
avaient ce savoir, ils ont pu le faire passer en Amérique.
Je me suis rendu au Ghana et au Nigeria au cours des hivers 1952 et 1953. Il est
extrêmement difficile de pénétrer les vrais cercles magiques quel que soit le
pays où l’on se trouve. La première année, je n'ai pas eu de chance. Après avoir
fait une conférence sur la sorcellerie à Accra au Ghana, en janvier 1954, dans
les locaux de l’auberge de jeunesse, il y a eu une discussion informelle.
L’information a commencé ensuite à arriver jusqu’à moi, petit à petit, et
maintenant je vois comment fonctionne là-bas la magie. Je sais bien sûr qu'ils
ne me révèlent pas tous leurs secrets. D’après ce que j’ai vu, ils utilisent
deux des moyens dont se servent également les sorcières pour produire de la
puissance, mais ces deux moyens semblent être utilisés sur la terre entière.
On apprend à une sorcière européenne « qu’il y a de nombreux chemins ou voies
menant au but » et elle en utilise plusieurs (ou tous) combinés en une opération
pour lever le plus de pouvoir possible. Mais, de nos jours, elle n’est au mieux
qu’amateur, elle ne pratique que de temps en temps alors que le sorcier africain
est un professionnel.
Peut-être constate-t-il qu'il peut faire tout ce qu'il veut par ces méthodes et
qu’il n’a donc pas besoin de l’aide supplémentaire dont se servent les sorcières
européennes. Il est aussi possible que les sorciers africains connaissent toutes
les méthodes des sorcières et qu’ils les utilisent de temps en temps. Il y a la
barrière de la langue. Il y a aussi qu’ils n’avaient aucune raison de me montrer
leurs secrets les plus secrets, mais je n’ai pu trouver que deux ressemblances.
Comme la Magie n’a été faite que pour me montrer comment ils faisaient, je ne
peux pas dire si elle marche ou non. Ils m'assurent, cependant, qu’elle marche.
J’ai demandé d’où venait la puissance, ils m’ont répondu qu’elle venait des
dieux locaux. Ils ne semblaient pas penser qu’elle pouvait venir d’Egypte.
Il y a de nombreuses preuves de relations entre l'Egypte et la Côte d’Afrique
Occidentale, mais selon mes recherches il n’y a des preuves de ces échanges que
via les caravanes arabes au cours des mille dernières années, c'est-à-dire à une
époque où ces pays étaient déjà établis. Il est tout à fait possible qu’il y ait
eu des pays dont nous ne savons rien qui avaient des relations maritimes avec l'Egypte
via les Carthaginois et d'autres, mais il n’existe aucune preuve de cela. Les
seules relations dont nous sommes certains datent d’une époque où les prêtres
égyptiens avaient été remplacés tout d'abord par les Chrétiens puis par les
Musulmans depuis près de 1000 ans.
Si je connaissais exactement le système de magie utilisé par les prêtres
égyptiens, il serait facile de le dire. Ce qui est décrit dans des livres n'a
aucune ressemblance avec les pratiques des sorcières, mais il est plus que
probable qu’ils avaient un enseignement secret qu’ils n'ont pas mentionné dans
leurs écrits.
Tout ce que je peux dire avec certitude, c’est qu'il y a des ressemblances entre
la magie européenne et celle qui est utilisée aujourd'hui sur les côtes
d’Afrique Occidentale. Mais, bien sûr, il ne s’agit pas là d’une preuve
irréfutable.
Les européens sont allés en grand nombre sur cette côte au cours des 500
dernières années et y ont importé un bon nombre de croyances et de coutumes. Par
exemple, Don Alfonso D’Aleiro vivait en 1485 dans la capitale du Bénin. On dit
qu’il y a introduit (intentionnellement) les armes à feu et la noix de coco et
(involontairement) la pratique de la crucifixion à cause des crucifix portés par
lui et les siens.
Le fameux arbre à crucifixion de la capitale du Bénin servait continuellement
jusqu'à ce qu'il fût détruit par une expédition britannique en 1897. Les
persécutions de sorcières étaient terribles entre 1400 à 1700, est-il impossible
qu'une pauvre sorcière se soit portée volontaire pour une expédition
exploratoire, dangereuse et malsaine, pour échapper à l’inquisition ?
wica wicca Gerald Gardner