Des livres sur la sorcellerie

Les premières sorcières que j'ai rencontrées m’ont dit qu’elles n’utilisaient jamais de sang de quelle que façon que ce fut et je pense qu'elles disaient la vérité. Je les ai déjà citées en disant qu’avec du sang frais on pouvait obtenir un peu de pouvoir supplémentaire à un moment critique, mais qu’il serait incorrect ou coupable de tuer un animal dans ce but et qu’elles ne pensaient même pas à faire cela. A ce moment-là, je ne voyais pas comment cela pouvait s’intégrer dans notre système de magie.
Récemment cependant, en discutant de cela avec quelqu'un, il m'a dit qu'il n'était pas du tout nécessaire de tuer quoi que ce soit, qu’on pourrait tirer ce sang de son corps propre et que le défunt Aleister Crowley, dont on a parlé plus haut, exécutait de temps en temps un rite où il scarifiait son propre sein et se servait du sang. Traditionnellement, cela facilite les matérialisations dans les cérémonies d'évocation. Il est bien connu que dans le Grand Mystère de la Magie le magicien est toujours dans un certain sens la victime.
Les gens que je connais n'ont jamais essayé de pratiquer une matérialisation, mais on mentionne de telles pratiques dans les rituels, etc…. Cela a donc dû être pratiqué dans le passé et il est possible que de nombreux covens, dont je ne sais rien, utilisent ces méthodes aujourd'hui : c'est-à-dire qu’ils utilisent du sang pour obtenir certains résultats.
Bien sûr, la vieille accusation de tuer des bébés non baptisés est ridicule, elle a été inventée pour effrayer les gens, pour qu’ils fassent baptiser leurs bébés et en paie le prix. Il est impossible qu’un grand nombre de bébés non baptisés disparaissent sans que la police ne pose de questions.
J'ai demandé à mes amies quelle était la signification réelle du Sabbat et elles ne savaient pas. Les sorcières savent que les livres disent que le mot provient de Sabazius, que l’on a identifié avec Dionysos et Zeus, on dit aussi qu’il s’agissait du Juif Oreb, Seigneur de Sabaoth.
Plutarque dans Synus, Vol. IV, 6, dit que les Juifs adorent Dionysos et que leur Sabbat a été nommé ainsi d’après Sabazius, qui était une de ses formes. Mes amies reconnaissent que le culte de Dionysos avait un certain rapport avec le leur. C'est clair dans certains des rituels. Elles ont aussi lu que les premiers Juifs qui se sont installés à Rome ont été expulsés conformément à la loi qui a interdit aux fidèles de Jupiter Sabazius de vivre à Rome, mais elles ne peuvent trouver de rapport entre la pratique juive et la leur. Ceux qui ont réfléchi à la question pensent que ce n’était qu’un mot utilisé par les Chrétiens quand le Christianisme est arrivé en Grande-Bretagne.
Il n'y avait aucun prêtre dans les « pays extérieurs », les contrées sorcières et les rencontres œcuméniques étaient conduites par des prêtres sans diocèse, probablement le dimanche et l'expression « les Réunions de Sabbat » faisait référence à ces rassemblements. C’est ainsi que le mot Sabbat a pu être repris par les païens pour désigner une réunion religieuse où l’on chantait. L’expression « Sabbat Sorcier » a aussi pu être utilisée par les Chrétiens eux-mêmes pour se moquer, puis les sorcières ont adopté cette raillerie. Mais mes amies disent que ce n’est pas forcement comme cela que cela c’est passé, ce n'est que leur propre théorie.
Les sorcières ont de nombreuses recettes pour faire toutes des charmes, mais peu d’entre elles en utilisent encore, elles ont laissé de côté leurs pratiques superstitieuses et sont revenues à l’utilisation de leur volonté pour influencer les choses. Par exemple : « Soyez courageux, rien ne peut vous nuire, l'objet de votre affection vous aimera », tout en respectant des instructions quant à cette pratique et si vous les respectez le charme aura une certaine efficacité.
Par exemple, un charme destiné à faire qu’un jeune couple s'aime : « essayez de faire en sorte que les deux personnes soient ensemble confrontées à une situation excitante et dangereuse (ou laissez-les penser qu'elle est dangereuse). Bientôt ils commenceront à compter l'un sur l'autre, faites-leur alors savoir qu'un charme d'amour a été jeté. S'ils sont du culte, faites-les pratiquer les rites ensemble et le charme agira bientôt ».
Si je n’avais que le quart de mon âge, j’aimerais qu’on teste ce sort sur moi !
C'est une question qu’on me pose souvent. Je peux que dire que je n’en connais pas qui ont essayé et que je ne connais aucun sort allant dans ce sens. Mais quelqu'un peut créer un nouveau sort. Les sorcières ont pour habitude d’apprendre aux couples à travailler ensemble. Un certain nombre de couples peuvent travailler afin de former une sorte de batterie de volontés humaines, c’est, je pense, la façon la plus efficace de faire des choses. Je crois que c'est un fait historique que, au 13e siècle, le Pape Innocents IV a émis une bulle « Elsi Animarum », datée du 21 novembre 1284, qui a gravement offensé les Dominicains, et qui est devenue un proverbe au Vatican, « un Litaniis Predicatorum , Libera des numéros Domine », qui se traduit par :
« Des litanies des Dominicains, O Seigneur, délivre-nous ». C'était parce que les Dominicains récitaient, chaque jour après les matines, une prière spéciale contre le Pape et qu’il est mort en moins d'un mois. On pourrait penser qu'un Pape n’aurait pas été effrayé à mort par des prières de moines, cela peut donner une certaine validité objective au processus.
J’ai entendu dans des circonstances comparables : « Ce n’est bien sûr qu’une coïncidence mais il est très, très mort ! ». Il y a de nombreuses années, je me rappelle avoir lu un texte au sujet d'un curieux procès à New York où il a été démontré à la cour que les membres d’une branche non orthodoxe de l'Église de la Science Chrétienne se réunissaient régulièrement et qu’après les prières ils disaient : « nous pensons au Frère -, nous lui souhaitons du bien, nous souhaitons qu'il soit à la meilleure place pour lui, six pieds sous terre », et ils conservaient fermement à l’esprit l'idée du Frère mort ou enterré.