par Gerald Gardner (traduction Ameth)


Je constate que j'ai écrit douze chapitres, ce qui fait un livre sur les sorcières ; je pense que je dois ajouter un autre chapitre pour aller jusqu’à treize et donner quelques explications finales.
Je dois tout d'abord préciser que je ne suis qu’un simple membre d'un coven, je ne suis pas sa tête ou son leader et je dois faire ce que l'on me dit. Les gens parlent souvent comme si je dirigeais un coven et que je pouvais lui demander de pratiquer en public. Je peux (et je l’ai fait occasionnellement) présenter des gens à une sorcière, lorsque la sorcière l’accepte, mais je ne peux pas faire plus.
On m’a demandé de photographier leurs rites. Cela n’est pas permis d'habitude - elles ne veulent pas être reconnues. L'autre souci est que les lieux où elles œuvrent sont souvent exiguës. Le cercle est au centre et je ne pouvais pas me mettre assez loin pour cadrer tout le groupe, même si elles l’acceptaient. Beaucoup disent : « nous avons vécu en Angleterre toute notre vie et n'avons jamais vu de sorcière, donc nous ne croyons pas à leur existence ». Je ne peux que dire : « j'ai été à Rome plusieurs fois, mais, bien que je n'aie jamais eu le plaisir de voir le Pape, je ne doute pas de son existence ».
Beaucoup de gens disent : « Les sorcières utilisent du sang et toutes sortes de choses horribles lors de leurs rites ». Voilà tout ce que je peux dire : « Je ne l'ai jamais vu et mes amies disent qu’elles ne s’en servent pas ». Leurs écrits leur interdisent d'utiliser du sang ou quoi que ce soit qui puisse causer douleur ou peur. On peut admettre que du sang fraîchement répandu puisse donner du pouvoir, il est dit : « Les flashes de Pouvoir peuvent arriver grâce à du sang fraîchement répandu, mais l'utilisation d'un animal, par exemple, est haïssable et cruel ».
Une amie sorcière me suggère que l'on pourrait admettre l'utilisation de son propre sang. Le regretté Aleister Crowley en utilisait de temps en temps pour une cérémonie, il entaillait sa poitrine et utilisait son sang et il est tout à fait possible que des sorcières le fassent également. Tout ce je peux dire, c’est que je ne connais personne agissant de la sorte. La même sorcière, dans la réponse à la suggestion d’un membre de la Société pour la Recherche Psychique, a dit :
« Je ne sais pas si cela serait concluant de faire une série d'expériences magiques pour en observer le résultat pour des recherches métapsychiques. Si les gens avaient seulement un minimum d'expérience pratique, ils ne feraient jamais de telles propositions, parce que le facteur émotionnel est un des stimuli les plus forts lors d’opérations magiques qui « marchent ». Avant que vous ne puissiez faire du mal à votre ennemi à l’aide d’une statuette de cire, vous devez être dans une colère vraie et spontanée, comme celle qu’il faudrait pour abattre physiquement votre ennemi.
Avant de faire un charme d'amour, vous devez sentir un désir véritable et passionné pour son destinataire.
Ces états de conscience ne peuvent être atteints à volonté. Je crois que la même chose peut s'appliquer à la projection astrale. Les témoignages que nous avons au sujet de projections astrales couronnées de succès sont presque toujours le résultat d’un désir fort et spontané. Les exceptions mettent en cause des personnes de santé fragile. Ce n'est que l'avis d'une sorcière, mais je pense que cet avis est largement répandu. Elle fait comme si elle savait faire une statuette de cire, mais elle dit que ce n’est qu’un savoir répandu. Jusqu'ici je n'ai trouvé personne qui connaît exactement le rituel utilisé. Je sais que certains le connaissent toujours, mais ils ne l'admettent pas. Je souhaite tout particulièrement retrouver ce rituel, car je pense qu'il doit être plus ou moins inchangé depuis l’âge de pierre et retrouver ce rituel pourrait nous donner une idée de ce que l’homme de caverne pensait.
J'ai demandé à des sorcières quelle était l'origine de l'histoire de leur métamorphose en animaux. Pour elles, ce n'est qu’une plaisanterie, mais elles se souviennent d’histoires confuses où de temps en temps elles jouaient à une sorte de jeux d’enfants. Si elles voyageaient à travers la campagne, elles disaient par exemple : « marchons comme des lièvres » et elles essayaient d'imiter la course des lièvres, ou comme des chèvres en se bousculant l’une l’autre, ou comme un cerf. On raconte qu’à l’époque des bûchers on leur a dit : « si vous voyez quelqu'un se comporter comme un animal, il est devenu un animal. Si on vous interroge, dites que vous n'avez vu personne, juste un lièvre ou une chèvre, etc…, parce que si vous vous contentiez de mentir en disant que vous n’aviez vu personne, ils auraient pu savoir que vous aviez menti, mais si vous disiez que vous avez vu des chèvres et que vous y croyez, cela pouvait paraître vrai, même sous la torture. Il y a, bien sûr, une croyance très répandue où des hommes se métamorphosent en animaux et l'explication de la sorcière peut ne pas être la bonne, mais c'est la seule qu'elles connaissent.

 


 

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