Récapitulation

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

 

 On a dit qu'ils ont, de cette façon, terrifié à mort un certain nombre personnes. Je crois que finalement on a lancé une injonction contre ces pratiques, mais je n’en suis pas sûr. Il est donc possible qu’une sorcière fasse ce que des moines et des adeptes de la science chrétienne peuvent faire.
Je n’en ai jamais vues ou entendu parler par des sorcières. Le Dr Murray suggère que ce furent des marques tatouées et un moyen de reconnaissance. Je pense qu’il est très probable qu’à l’époque des bûchers quelque chose de ce genre a été utilisé, mais les sorcières que je connais n'en ont jamais entendu parler, sauf dans les livres du Dr Murray « Witchcraft in Western Europe » et « The God of the Witches », qu’elles ont trouvés très intéressants. Les sorcières estiment qu'elles doivent beaucoup au Dr Murray, car elle a été la première à dire que les sorcières n’étaient pas les empoisonneurs, les diaboliques ou les imposteurs, que pratiquement tous les autres auteurs décrivent.
La seule marque distinctive que je connaisse est que les dames d'une certaine catégorie ont droit de porter un bracelet avec leur nom et le signe de leur catégorie gravé dessus et comme le non-initié ne peut reconnaître ceux-ci, ils sont souvent portés en public.
Une autre sorcière les reconnaîtrait bien sûr, même à une distance. Il y a aussi un ordre plus élevé, la jarretière de la sorcière, mais elle n'est jamais portée visiblement en public. J'ai parlé d’un pendentif, quel qu’il soit tant qu’il est remarquable. Les sorcières n’en connaissent ni son origine ni sa signification, c'est simplement la tradition.
Je pense que cela doit être lié au fait que la déesse portait toujours un pendentif. Je crois qu'Astarté en portait toujours un et était connue comme la Déesse au Collier. Elle était « habillée de ciel » comme on dit en Inde. J'ai connu une ou deux sorcières qui portent des talismans sur leurs colliers, mais ce sont surtout des signes astrologiques et ils ont été faits spécialement pour leur propriétaire et ne comportent aucun signe sorcier, je ne pense donc pas que le collier lui-même soit important. Les colliers étaient des objets importants tant pour les Celtes que les Saxons. Une prêtresse importante doit avoir lancé la mode. Nous avons la chance dans le culte que les modes ne changent pas continuellement.
Il n’y a pas de magasin d’accessoires sorciers (NDT : en 1954), donc une pauvre sorcière doit d'habitude fabriquer ses propres outils ou improviser. On présente souvent un Athamé à un novice et bien sûr une famille sorcière possède souvent de vieux outils. Les vieux outils sont toujours privilégiés, on pense qu'ils ont du Pouvoir. Si vous ne pouvez pas en obtenir, on vous dit d'essayer de vous en fabriquer et j'ai vu des réalisations très habiles. On aide d'habitude les femmes dans la fabrication de leurs outils si elles n'en ont pas qui proviennent de leur famille, mais certaines sont très habiles.
Les outils peuvent être des plus simples, mais comme ils sont utilisés dans un but religieux, on essaye de les rendre aussi beaux possible. Bien sûr, la sorcière moyenne n'a pas tous les outils, toutes n’ont pas d’épée, par exemple. Un Athamé (le couteau de la sorcière), un encensoir, des cordes et un ou deux autres outils sont suffisants pour pratiquer. Pour des initiations, tous les outils doivent être là, bien sûr, mais ceux-ci appartiennent d'habitude au coven.
Il est très amusant de voir comment certaines sorcières travestissent leurs outils pour qu'ils ressemblent à quelque chose d'autre. Ils sont souvent quelque chose d'autre, jusqu'à ce qu'ils soient assemblés de la façon appropriée pour être utilisés. Pour ceux que cela intéresse, j'ai un grand nombre d’outils sorciers que j'aurai le plaisir d’exposer au Musée de la Magie et de la Sorcellerie situé, comme on l’appelle là-bas, au Witches' Mill à Castletown, sur l’île de Man
Les sorcières utilisent beaucoup d’encens. Aujourd’hui elles l'achètent dans les magasins religieux les plus proches, mais un certaines fabriquent le leur. Elles sont très discrètes sur ce sujet et je pense qu'elles y mettent des substances fortes. Je sais que des gens se comportent parfois étrangement dans un espace confiné, mais cela n’a jamais eu d'effet sur moi - ou du moins je ne l'ai pas remarqué.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elles ont dû se passer d’onguent. Maintenant, une ou deux ont réussi à s’en procurer de petites quantités. Elles sont très discrètes sur leurs fournisseurs ainsi que sur la composition de cet onguent. J’aime son odeur, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. C'est une odeur puissante et je pense que, comme l’encens, il peut avoir un certain effet sur vous si vous êtes influençables, ce que je ne suis pas, mais il est aussi là pour modifier les centres de conscience.
La meilleure traduction de cette « extase » est « faire sortir quelqu’un de son corps, le mener vers une communion avec dieu ». Mais pour atteindre cet état, il est recommandé de se purifier, intérieurement et extérieurement - la vieille doctrine de la pénitence, du nettoyage de l'âme et du corps. Ainsi et de cette façon, seul le corps est correctement préparé pour la déesse qui viendra et inspirera son fidèle.
Ainsi, l'état de transe peut être induit, mais il y a d’autres méthodes, toutes ont pour but de s’évader temporairement du joug des traditions, de libérer l'âme, autrement dit de donner un nouveau but à l’existence.
De nombreuses personnes essayent d’y arriver grâce à des drogues ou par l'alcool. Mais ils recueillent physiquement des effets extrêmement négatifs et les résultats obtenus ne sont au mieux souvent qu’illusions, ainsi évitez cette voie. Autrefois, de nombreuses sorcières sont allées au bûcher en riant et en chantant. Elles avaient une joie de la vie et appréciaient la beauté et la Paix de la Mort avec la promesse d’un retour. Elles ont enduré les flammes, car elles croyaient qu'elles allaient vers un meilleur monde et sont mortes heureuses.
On évalue à environ neuf millions le nombre de personnes mortes d'une manière ou d'une autre sous la torture pendant les persécutions. Il est probable qu’il y en a eu encore plus, surtout des enfants, morts de froid et de faim suite aux croisades. Malgré cette extermination, des choses ont pu survivre, car les gens ont accepté de courir ce risque terrible et ils l’ont fait car ils croyaient au Pouvoir.
 


 

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