Les sorcières n’interfèrent pas sur le temps

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 


Les sorcières sont constamment accusées de lever des tempêtes. Mes informatrices ne savent même pas comment faire et, avec le système de la magie qu’elles emploient, je ne vois pas comment elles pourraient le faire, si ce n’est naturellement en demandant à leurs dieux. En d'autres termes, « par la prière ». Elles savent vaguement que verser de l’eau, particulièrement sur une vierge nue, engendre la pluie, mais elles n'ont aucun rite ou cérémonial spécial à cet effet, ou, si elles en avaient, ils n'ont pas été préservés.
Pendant la première et la seconde guerre mondiale, on racontait que les Allemands pouvaient interférer sur le temps et qu’ils le faisaient à leur propre avantage. Les sorcières se demandaient si c'était vrai et, si oui, comment ils faisaient.
Assurément, autrefois, une partie du travail des sorcières était d’agir sur le temps, mais il semble que c’est les guérisseuses qui s’en chargeaient : grâce à leur pouvoir de clairvoyance et d’observation, elles savaient quand venait la pluie et ce n’est que lorsque la pluie était proche qu’elle commençaient à faire pleuvoir. De même, elles savaient quand il y aurait une longue période de sécheresse et pouvaient conseiller les fermiers en conséquence.
Si l’on pouvait espérer du beau temps pour les moissons, elles disaient aux fermiers de laisser mûrir les récoltes. Si la pluie arrivait, elles leur conseillaient de demander de l’aide pour les récoltes et de consolider les toits lorsque la tempête menaçaient.
Elles ne considéraient pas cela comme du charlatanisme. Comme elles disent, la moitié de leur pouvoir vient de ceux qui croient en elles et qui écoutent leurs conseils.
Si les gens savaient comment faire, ils diraient : « Eh bien, essayons nous aussi », les uns travailleraient contre les autres et ce serait le chaos. Une sorcière veut la tranquillité, s’entendre avec tout le monde, être heureuse et s’amuser pendant qu’elle est en vie, n’ayant plus peur de la mort ; en vieillissant, elle attend même la mort qu’elle voit comme un lieu de paix et de repos où l’on redevient jeune, prête à retourner sur terre pour un nouveau cycle.
 


 

 

 

 

 

 

 

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