Pourquoi ? (4)
par Gerald Gardner (traduction Ameth)
Il faut se souvenir que l’une des accusations portées contre les sorcières du moyen-âge était d’aller nues dans des mares et des ruisseaux et de jeter de l'eau pour provoquer pluie et tempêtes.
Jusqu'à une époque très récente, les paysans d’Allemagne, du Tyrol, de Russie, de Roumanie et de Hongrie, lorsqu’ils avaient besoin de pluie, conduisaient une jeune fille nue jusqu’à un cours d’eau et l’arrosaient avec l'eau. Parfois toutes les filles du village allaient nues dans le village en chantant et tous les aspergeaient d'eau.
On pensait que le pouvoir fertilisant de la lune résidait dans sa lumière. On le renforçait parfois avec des torches, des bougies et des feux que l’on allumait en son honneur et qui étaient utilisés dans les pratiques magiques liées à la fertilité. A une époque récente on faisait le tour des champs qui venaient d’être semés en portant des torches allumées un peu comme les torches portées autrefois en l'honneur d’Hécate.
La Diane Chasseresse est aussi la mère de tous les animaux et des humains. Elle était décrite avec de nombreux seins, comme la Diane d'Éphèse. Elle est représentée avec un couvre-chef en forme de croissant et souvent avec une torche allumée. La torche était très importante dans son culte.
Il faut noter que le 2 Février on célèbre la Chandeleur en l’honneur de la Vierge Marie, la Lune de notre Eglise. Mais avant on célébrait déjà la Chandeleur en l’honneur de la triple Déesse Lune des Celtes, Brigit, Bride ou Brigentis et ce jour son nouveau feu était allumé et béni. C’est traditionnellement l’un des Sabbats des sorcières et il est célébré avec des feux par les sorcières d’aujourd'hui
Les déesses lune d’Orient, comme chez les Celtes et à Rome, étaient servies par des prêtresses qui s’occupaient du feu sacré, emblématique du pouvoir du soleil et de la lune.
Parfois, ces prêtresses étaient appelées « Vierges Vestales », mais on les considérait généralement comme les épouses du roi et souvent il obtenait son pouvoir en épousant l’une de ces prêtresses. Au début de Rome de nombreux rois étaient les fils d’une Vierge Vestale, c’est-à-dire une femme qui s’était dédiée à la déesse et non pas à une vie maritale ordinaire. Lors de leur consécration, les Vierges Vestales Romaines recevaient le nom d'Amata ou « Aimée » ce qui était le nom de l’épouse de Latinus, le roi légendaire de Rome, d’où vient le nom « Latin ». Avec le feu perpétuel dans le temple de la déesse lune il y avait généralement des symboles phalliques représentant sa fécondité divine. A Rome, on les appelait « Priapus ». Dans son livre, « La Déesse Blanche », Robert Graves dit que le célèbre « Palladium » du temple dont dépendait la sécurité du pays n’était pas une statue « respectable » de la divinité habillée, mais une image phallique. Dans de nombreux pays, ces « Vierges Vestales » étaient comme les prostituées sacrées du Temple de Jérusalem, les « Filles du Temple » qui se donnaient à des inconnus pour de l’argent, l’argent étant destiné au Temple.
Le mot « Vierge » était utilisé dans son sens ancien qui était simplement « non mariée ». C'est-à-dire qu’elles s’étaient engagées au service de Dieu.
Aujourd’hui ce serait très choquant car nous sommes conditionnés à penser ainsi. De nos jours, depuis environ deux mille ans, un nombre considérable de femmes « se sont vouées au service de Dieu. » Elles sont appelées expressément les « épouses du Christ », elles doivent vivre dans des couvents dans une vie de misère totale, l'ensemble de leurs instincts naturels est abruti. Il est inconcevable qu’une Déité puisse condamner des millions de femmes à toute une vie de pénitence, sauf si vous comprenez l’idée derrière tout ça, c’est-à-dire que « Les Dieux ne sont pas tout-puissants, ils ont besoin de l’aide des hommes et des femmes. Si une quantité suffisante d’énergie nerveuse est générée par ses adorateurs, le Dieu deviendra tout-puissant. »
Une des premières tentatives de faire cela fut le « Mariage Sacré ». L’amour n’était pas seulement pour la satisfaction de ceux qui y prenaient part, leurs pouvoirs étaient consacrés à un but plus élevé, celui de donner beaucoup de pouvoir aux Dieux et dans le même temps de faire entrer les Dieux en communion avec les fidèles.
Certains essaient parfois d’obtenir un effet positif en utilisant des moyens maléfiques et il semble qu’il soit prouvé que certains des prêtres utilisaient aussi des homosexuels dans le même but (ainsi que pour gagner de l’argent), mais le fait principal reste clair. On croyait que les Dieux avaient besoin d’aide pour accorder les bienfaits que demandait la tribu ou la nation et qu’il était un devoir religieux que d’aider les Dieux dans cette œuvre bénéfique. Cela pouvait être effectué par le sacrifice de soi ou indirectement par le sacrifice d’autres. Lorsque toute la nation croyait en cela, les gens ne voyaient aucune raison pour que ce service des Dieux ne fasse pas dans le même temps plaisir aux hommes.
A une époque on pensait que l’éducation ne pouvait être obtenue que grâce aux châtiments corporels réguliers. Maintenant on considère, que si les leçons sont présentées de façon à être intéressantes et agréables, de meilleurs résultats seront obtenus. Le but ultime est le même, une bonne éducation. La meilleure façon d’y parvenir n’est plus qu’une question d’opinion. Bien entendu si j’ai entendu des gens dénoncer la façon désagréable, je n’ai jamais entendu dire que la façon agréable était « abominable ».
Lorsque le parti puritain a pris le pouvoir en Palestine, la façon agréable de « créer du pouvoir » fut stoppée et un grand nombre de personnes ont cru que toutes les tribulations et la captivité à l’étranger furent le résultat de la privation pour le Dieu tribal Juif et de sa Déesse-consort de Leur « Pouvoir » puisqu’il ne pouvait plus protéger la population. Voir Jérémie, chap. 44, v. 15-19, se référant à « Tous les hommes qui savaient que leurs épouses offraient de l’encens à d’autres dieux et toutes les femmes qui se trouvaient là en grand nombre et tout ceux qui demeuraient au pays d’Egypte, à Pathros, répondirent à Jérémie en disant : Nous ne t’écouterons en rien de ce que tu nous as dit au nom du Seigneur. Mais nous voulons agir comme l’a dit notre bouche, offrir de l’encens à la reine du ciel et lui faire des libations comme nous l’avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem : alors nous avions de nombreuses victuailles, nous étions heureux et nous ne subissions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé d’offrir de l’encens à la reine du ciel et de lui faire des libations, nous avons manqué de tout et nous avons été consumés par l’épée et par la famine. Et quand nous offrions de l’encens à la reine du ciel et que nous lui faisions des libations, était-ce sans nos hommes que nous lui préparions des gâteaux pour l’honorer et que nous lui faisions des libations? »
Il ressort de ces versets que la majeure partie de ce culte était l’oeuvre des femmes. En 1936-1937 j’ai participé aux fouilles de l’expédition Wellcome dans la ville biblique de Lachish.
wica wicca Gerald Gardner