Il y a eu à l'âge de bronze moyen une
modification des idées religieuses en Grande-Bretagne. A cette époque, de
nombreux envahisseurs sont arrivés en traversant la Manche et qui ont occupé les
bonnes terres du Wessex autour de Stonehenge, formant la culture brillante qu’on
a appelée l’âge des chefferies du Wessex. Lorsqu’on étudie le grand nombre de
tertres richement ornés qui ont été trouvés à sa proximité, il est évident que
ces personnes vénéraient Stonehenge. Mais, au lieu d'enterrer leur mort comme
leurs prédécesseurs, ils les incinéraient et en enterraient les cendres dans une
urne funéraire, accompagnée par de riches ornements, d’armes et d’outils. Les
photographies aériennes de la région autour de Stonehenge montrent de nombreuses
collines, soigneusement arrondies. Dans le cas des prétendues collines «
circulaires », elles sont en réalité entourées par un rempart miniature et d’un
fossé, il s’agissait peut être d’inclure la tombe dans un cercle magique
protecteur.
Les archéologues considèrent que vers 900 avant Jésus Christ, suite aux
immigrations successives venant du continent, on peut identifier la langue
parlée en Grande-Bretagne à une langue celtique. Il s’agissait de personnes
vigoureuses, les Celtes, qui avaient apporté leur culture et leur sacerdoce
druidique en Grande-Bretagne. Il s’agissait d’une ramification de la grande
invasion aryenne de l'Europe, de la Méditerranée, et d’Inde, qui a eu un impact
considérable sur le monde antique. Ces nomades sont arrivés de ce qui constitue
maintenant les steppes russes, qui à cette époque, vers 2000 avant Jésus Christ,
étaient probablement plus chaudes et plus fertiles qu'elles ne le sont
maintenant. Étant nomade, leur société était plus tournée vers le patriarcat que
vers les civilisations matriarcales de l’âge du bronze. Au début, ces tribus
étaient sauvages et barbares, mais elles se sont assagies au contact des
sociétés qu'elles ont envahies et il est possible qu’elles furent les
découvreurs du processus de la fonte de fer, qui est apparu pour la première
fois au Proche Orient vers 1500 avant Jésus Christ. Ils ont aussi découvert
comment apprivoiser et monter des chevaux. Graduellement ils ont supplanté et
transformé les civilisations plus anciennes. Peu à peu ils se sont différenciés
et sont devenus les Grecs, les Latins, les Celtes, les Perses, les Indiens de
l’époque Védique, etc. On sait que la langue de ces derniers, le Sanskrit, est
l’ancêtre de la plupart des langues européennes actuelles, y compris le Celte.
Cependant, en Inde à l’époque pré-Aryenne, comme l’ont trouvé les archéologues
lors de fouilles dans les anciennes cités de Mohenjo-daro et de Harappa, les
gens adoraient le même Dieu Cornu et la même Déesse Mère que les Européens. De
nombreuses figurines en poterie représentant une déesse ont été trouvées à
Mohenjo-daro, elles sont identiques, dans leur aspect, à celles de la Grande
Mère du Proche Orient dans l’antiquité.
Dans ces deux anciennes cités aussi, tout comme dans notre propre pays, on a
retrouvé des pierres dressées coniques et de grands anneaux en pierre,
symbolisant respectivement les principes masculin et féminin. Des sceaux
retrouvés à Mohenjo-daro montrent un dieu cornu masculin, parfois représenté
avec trois visages et avec les caractéristiques du « Diable » des sabbats
sorciers, une torche allumée entre les cornes. Ces cornes sont parfois celles
d'un taureau et parfois celles d'un cerf. Il est nu à l’exception de ses
ornements rituels. Sur l’un des sceaux, il est assis accroupi comme les yogi et
est entouré par divers animaux. Il est évidemment le Seigneur des Animaux.
Peut-être qu’on considérait que les animaux étaient sous sa protection. Si c’est
bien le cas, ce sceau Indien, datant d’entre 3000 et 2000 avant notre ère, a sa
contrepartie exacte sur un autel de l’ancienne France Celtique (la Gaule comme
on l’appelle). Elle a été trouvée à Reims et représente un dieu cornu
nourrissant un taureau et un cerf. Il est assis les jambes croisées dans une
position très semblable. L'original peut être vu dans le musée de St
Germain-en-Laye.
On considère que la Grande Mère de l'Inde pré-Aryenne et son époux Cornu sont
les prototypes du Seigneur Shiva, le Seigneur des Animaux (Pasupati) et le
Seigneur du Yoga, et son épouse Shakti, la Grande Mère dont les rites sont des
rites Tantriques qui ressemblent beaucoup aux rites des covens sorciers
occidentaux.
Un certain nombre de représentations des dieux Gaulois ont été retrouvées. Les
Gaulois adoraient également la Grande Mère sous une forme triple (la Vierge, l’Epouse
et la Vieille). La région française appelée la Marne fut baptisée du nom des
Trois Mères. Un certain nombre de statues d’elles et d'autres déesses ont été
retrouvées. Comme nous le savons, les anciens Gaulois adoraient des dieux et des
déesses et les Irlandais de l’antiquité faisaient de même. Les prêtres de ces
deux peuples étaient des Druides. Cela semble écarter la polémique de certains
auteurs traitant du Druidisme et qui affirment que les Druides étaient
monothéistes et étaient en fait des précurseurs du message chrétien.
Certains auteurs parlant du Druidisme croient pourtant que les Druides ont
facilement accepté la foi chrétienne quand elle est apparue en Grande-Bretagne
et qu’ils ont greffé le christianisme sur leur propre paganisme. Je pense que
c’était vrai pour le Christianisme qui est arrivé peu après la mort du Christ
mais que ce n’est plus le cas du Christianisme à l’époque d’Augustin qui avait
évolué. On ne réalise généralement pas que le Christianisme est arrivé en
Grande-Bretagne par deux sources différentes. Il y avait d’une part « le
Christianisme Celtique » qui est arrivé, selon la tradition, grâce à Joseph d'Arimathie
et d’autre part ceux qu’ont importés des missionnaires Catholiques en l’an 597
de notre ère. Que ce soit Joseph d'Arimathie lui-même ou non qui, comme le dit
la légende, s'est réfugié ici avec quelques compagnons après la crucifixion et
ont trouvé refuge chez les Druides de Glastonbury, il est certain que le
christianisme fut établi en Grande-Bretagne bien avant l’époque d'Augustin. Il
s’agissait d'une forme différente de celle prêchée par Augustin, l'émissaire de
l’Eglise Romaine, ainsi, en 607 l’Archevêque de St. David avec six Evêques et
l’Abbé de Bangor ont rencontré Augustin et ont catégoriquement refusé de
reconnaître la suprématie de Rome. En conséquence, ils furent massacrés par les
Saxons dans l'abbaye de Bangor sur les ordres de l’Evêque romain et la
bibliothèque de Bangor, qui était à cette époque la plus belle du monde, fut
brûlée tout comme les Druides qui auparavant furent massacrés par le Général
romain Suetonius Paulinus, et leur savoir fut détruit.
Ces deux événements sont la cause de graves lacunes dans notre connaissance des
traditions antiques de notre pays.
wica wicca Gerald Gardner