Certaines idées de la Bretagne Celtique (5)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Robert Graves, qui a beaucoup écrit à ce sujet, considère qu’à l’époque biblique David a reçu son titre de Roi des Juifs parce qu’il avait épousé la Grande Prêtresse de la Déesse Michal à Hébron. (cela peut peut-être expliquer l’opposition de Samuel, le disciple de Jéhovah, à la demande de ceux qui voulaient un roi, et le fait que Saul a été consacré comme premier roi d’Israël à Gilgal, un mot signifiant « cercle », où il y avait douze grandes pierres, placées là apparemment pour commémorer le passage du Jourdain. Il s’agissait probablement d’un cercle de pierre.) Il semble que l’époux de la Grande Prêtresse de la déesse du pays devenait automatiquement roi, ou du moins qu’il ne pouvait devenir roi que par le biais de son épouse et s’il mourait ou était tué celui qui épousait la veuve pouvait justifier des prétentions sur le royaume. Certaines de ces idées sont dissimulées dans les légendes du Roi Arthur, où l’on voit qu’Arthur acquiert sa fameuse « Table Ronde » par son mariage avec Guenièvre. Il y a aussi eut diverses tentatives d’enlèvement de Guenièvre échafaudées par des chevaliers rebelles qui voulaient usurper le royaume, comme si Guenièvre et le royaume étaient liés.
Il est dit, dans une citation de l’Evangile perdu aux Hébreux, que quand le Christ fut envoyé sur terre le Seigneur a invoqué un pouvoir puissant nommé Michal. Ce pouvoir fut appelé Marie et elle est descendue sur la terre avec le Christ dans ses entrailles et il est né. Au Moyen-Age de nombreuses églises mystiques croyaient en un Esprit Saint féminin. A droite de l’autel, dans l’église abbatiale de New Barnet, il y a une grande représentation du Christ et à gauche il y a une grande représentation de l’Esprit Saint (féminin), représenté sous l’apparence d’une femme en blanc, la Déesse Blanche. Il y a quelques années, les prêtres de cette église m’ont dit que ce Christ est né du Père, conçu par l’Esprit Saint et que cela seule une femme pouvait le faire. Ils avaient un certain nombre de preuves qu’il s’agissait d’une très ancienne doctrine. Il s’agit bien sûr de la trinité antique, le « MA-AB-BEN » sacré, écrit comme un « mot à tiroir », « MABEN », la trinité Mère-Père-Fils des anciens ou Isis-Osiris-Horus. Alors que le Christianisme tâchait de remplacer cela par une trinité toute masculine, les peuples méditerranéens ont toujours ardemment désiré une déesse et ainsi l’église fut forcée de célébrer la vierge Marie, un peu au détriment du culte du Père et du Saint Esprit. Ce culte de la Mère et du Fils n’est pas très différent du culte sorcier même si cela peut sembler être une hérésie que de le dire.
Il semble que la plupart des gens semble avoir besoin d’un dieu et d’une déesse, je pense que nous pouvons considérer que c’était déjà le cas il y a quatre mille ans et tous les témoignages archéologiques vont dans ce sens. Nous présumons que d’environ 2000 avant notre ère. Jusque vers 1200 avant notre ère. Il y avait des liens constants entre le méditerranéen et l’Est de la Grande-Bretagne, probablement par de petits bateaux marchands qui apportaient diverses marchandises aux Anglais, des cargaisons de perles et des ouvriers qui connaissaient le secret du travail du bronze. Ils recevaient en échange de l’étain, de l’or, des perles et de l’ambre. Tous accueillaient avec plaisir ces marchands et leur empruntaient peut-être certaines idées religieuses, mais il peut ne s’agir que de points de rituel, parce que les idées religieuses de base étaient les mêmes, même si les dieux et les déesses pouvaient porter des noms différents.
 

 

 

 

 

 

 

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