Certaines idées de la Bretagne Celtique (4)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Lorsque Cnossos a été battu vers 1400 avant notre ère, le pouvoir de Mycènes s’étendait sur toute l’Asie Mineure et la mer Egée dont Troie. Après la destruction de Mycènes par les Doriens, Troie semble avoir continué à commercer avec la Grande-Bretagne jusqu’à ce que Troie elle-même soit détruite vers 1100 avant notre ère. Quand la patrie d’une grande nation de voyageurs est détruite cela peut entraîner une masse énorme de fugitifs et, à l’époque comme aujourd’hui, les Etats voisins ne les ont pas accueillis. Ainsi, il n’y a rien d’impossible dans la légende selon laquelle un certain nombre de ceux-ci sont venus en Bretagne et comme ils ne furent pas accueillis les bras ouverts sur le continent ils ont traversé la Manche, ont remonté un grand fleuve et se sont installés sur la première haute terre où l’on pouvait se défendre et c’est là qu’on a fondé une ville à l’emplacement où se trouve Londres actuellement.
Ils adoraient la Grande Déesse Danae ou Danu et on a suggéré qu’une autre partie de ces réfugiés soit allée en Irlande, où ils furent connus sous le nom de Tuatha De Danaan, « les Enfants de la Déesse Dana ». Nennius, le chroniqueur du 9ème siècle, a écrit que le nom le plus ancien de la Grande Bretagne était Albion, c’est sous ce nom que la connaissait Pline, du nom d’Albina (la Déesse Blanche), l’aînée des Danaïdes. Les latins adoraient la Déesse Blanche sous l’appellation de Cardea, elle était la maîtresse de Janus, le garde des portes d’Hadès. Elle avait très puissante à Alba (la Ville Blanche) qui fut d’abord colonisée par des migrants du Péloponnèse à l’époque de la grande dispersion. Janus était en réalité Dianus le Dieu du Chêne, Gardien de la porte. Son épouse était Jana, ou Diane (Dione), la déesse des forêts, de la lune et de sorcellerie. Albina, la Déesse de l’Orge, qui a donné son nom à la Grande-Bretagne, est la Dame Blanche de la mort et de l’inspiration, aussi appelée Cerridwen, de « cerdd » qui en Irlandais et en Gallois signifie « gain » ou « arts inspirés », notamment la poésie et de « wen » signifiant « blanc ». Elle est aussi la Gardienne des Portes d’Hadès. On l’a identifiée avec Isis, Vénus Paphian (celle qui est sortie de la mer), Diane, Proserpine et Hécate et nous l’avons déjà rencontrée sous la forme de la dame vêtue de blanc étincelant qui gouvernait la Terre des Morts dans « Sir Orfeo » le poème du 14ème siècle.
Si nous acceptons la légende sorcière selon laquelle Stonehenge est le temple de leur grande déesse, le symbole de son utérus que les druides ont appelé le Chaudron de Cerridwen et le Chaudron d’Inspiration, associé avec le grand phallus en pierre, la Pierre de Hele, nous pouvons présumer que le culte antique était partout le même, celui des puissances créatrices, qui sont présentées sur l’avenue à Avebury, le Men-an-Tol de Cornouailles, les Asserim de l’Ancien Testament, les Piliers Jumeaux du Temple de Salomon et le Jéhovah et l’Ashtaroth à qui les premiers israélites rendaient un culte et qui sont toujours vénérés par les Kabbalistes comme les Père et Mère Surnaturels. Alors que pour les Juifs le dieu masculin semble avoir été prépondérant ou au moins égal à la déesse, dans les temps plus anciens la déesse qui était prépondérante, c’était lié à une survie du système matriarcal ou à d’autres raisons encore. Ainsi il y avait cinquante prêtresses au temple d’Artémis la déesse de la lune, qu’on a parfois appelé Thétis à Iolcus, un grand port de Thessalie. Tous les sept ans une d’entre elles était désignée par le sort pour être reine. Elle choisissait celui qui serait son Roi Chêne, il représentait le dieu mais il était sacrifié au terme des sept années, lorsqu’une nouvelle reine était choisie. Cela ressemble à la coutume sorcière, la Grande Prêtresse incarne le « Pouvoir Divin » et elle choisit tout homme lui convenant pour être son Grand Prêtre. En général il s’agit de son propre époux, mais chez les sorcières le Grand Prêtre n’est pas sacrifié, en tout cas pas de nos jours, et elles n’ont aucune légende disant que ce fut le cas. Personnellement, je doute énormément qu’une personne accepte cette fonction de roi pendant une année, ou même sept ans, sachant qu’il sera sacrifié après, même s’il est possible qu’il ait accepté cela en pensant avoir de bonnes chances de pouvoir s’arranger pour être remplacé lors du sacrifice.

 

   

 

 

 

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