Souvenirs et Croyances Sorcières (2)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Les sorcières disent aussi qu’elles sont venues car l’homme voulait des rites magiques pour la chasse ainsi que des rites destinés à fertiliser les troupeaux, pour assurer une bonne pêche et pour que les femmes soient fécondes. Puis, plus tard, ils ont eu besoin de rites pour obtenir de bonnes récoltes, etc…, et tout ce que le clan souhaitait, ainsi que d’aide en période de guerre, pour soigner les malades, s’occuper des grandes et des petites fêtes, s’occuper du culte de la Déesse et du Dieu Cornu. Ils considéraient qu’il était bon que l’homme danse et soit heureux, que ce culte et cette initiation étaient nécessaires pour obtenir une bonne place dans l’Autre Monde et une nouvelle incarnation dans sa propre tribu, parmi ceux que l’on aime et qui vous aiment. Ainsi vous pouvez vous souvenir, vous reconnaître et vous aimez une fois encore. Elles pensent qu’au bon vieux temps, c’était ainsi pour toute la tribu. Les sorcières étaient entretenues par la communauté et elles s’occupaient bénévolement de ceux qui demandaient leur aide (une forme primitive de sécurité sociale ?). C’est en partie pour cela que, traditionnellement, une sorcière n’accepte jamais d’argent pour pratiquer son art, elle ne se loue pas.
Comme elles travaillaient pour le bien de la tribu, elles avaient tendance à favoriser un chef ou un roi puissant, quelqu’un qui faisait respecter les lois, quelqu’un qui veillait à ce que chacun ait son dû et que tout le monde fasse correctement son travail. Pour cette raison aussi, elles n’appréciaient pas tout ce qui pouvait faire que la tribu s’entredéchire.
Elles pensent qu’elles n’étaient pas des druides, mais les représentantes d’une plus ancienne foi, que les druides étaient une prêtrise masculine bonne et puissante qui rendait, de jour, un culte au soleil et que les druides avaient tendance à s’occuper de politique, alors que les sorcières rendaient de nuit un culte à la lune. C’est un peu comme si les druides étaient les évêques qui séjournaient dans la Maison des Seigneurs, édictaient des lois et avaient une religion magique ; alors que les sorcières étaient des prêtres paroissiaux qui ne s’occupaient pas de politique et qui avaient une forme de religion et de magie qui leur était propre.
Il faut bien comprendre que la sorcellerie est une religion. Son dieu est le Dieu Cornu de la chasse, de la mort et de la magie. Comme Osiris en Egypte, le Dieu Cornu dirige l’Autre Monde, son propre Paradis, situé dans une colline creuse ou du moins en un lieu où l’on arrivait en passant par une grotte où il accueille les morts et leur assigne une place où ils seront préparés, selon leurs mérites et leur sagesse, pour renaître dans un nouveau corps sur cette terre. Cela sera possible grâce à l’amour et au pouvoir de la Déesse, la Grande Mère, qui est aussi la Vierge Eternelle et l’Enchanteresse Primordiale, qui accorde renaissance et transformation. Elle donne aussi son amour sur cette terre. C’est en son honneur et pour elle que l’on créait de la Puissance lors des rituels, pour l’aider à rendre tout cela possible. Les sorcières pensent que le Dieu et la Déesse les assistent dans leur magie et, à leur tour, elles assistent le Dieu et la Déesse en tirant d’elles de la Puissance par leurs danses et par d’autres méthodes. En fait, elles considèrent les Dieux plus comme des amis puissants que comme des déités auxquelles on rend un culte.
Pour les Sorcières, le concept d’un Dieu Tout Puissant, un Dieu qui peut dire tout simplement : « qu’il y ait la paix », « qu’il n’y ait plus de maladie ou de misère » et que cela fasse disparaître toutes les guerres, les maladies et la misère, mais qui ne le dit pas pour des raisons qui lui sont propres et qui laisse donc l’homme dans la peur, la misère et l'expectative, n’est pas digne qu’on lui rende un culte. Elles réalisent qu’il doit y avoir une Déité Suprême, mais elles pensent que si Elle ne leur donne pas le moyen de La connaître, c’est parce qu’Elle ne veut pas être connue. Il est aussi possible que, à notre état actuel d’évolution, nous sommes incapables de l’appréhender. Ainsi, cette Déité Suprême a nommé des « Petits Dieux » qui se manifestent sous la forme des Dieux tribaux des différents peuples, comme les Elohims des juifs, par exemple, qui les ont fait à leurs images (« Elohims » étant un pluriel), « ils les ont fait homme et femme » ; Isis, Osiris et Horus des Egyptiens ; le mot à tiroir de certains initiés « MABEN » qui est MA, AB, BEN ou « Mère, père et Fils » et le Dieu Cornu et la Déesse des sorcières. Elles ne voient pas pourquoi chaque peuple ne devrait pas rendre un culte à ses Dieux nationaux, ni pourquoi quelqu’un devrait les en empêcher. C’est pourquoi elles n’ont que peu d’estime pour les pratiques missionnaires, que ce soient celles de l’église ou celles des mouvements totalitaires comme les communistes. Elles pensent que de nombreux maux de ce monde sont causés par ces différentes organisations qui sont là pour « que des gens fassent et croient ce qu’ils ne veulent pas et pour leur éviter de faire et croire ce qu’ils veulent ».


 

  

 

 

 

 

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