En Provenance d'Egypte ?

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

Je pense que Pythagore, dont on dit généralement qu’il a amené les Mystères en Grèce, n'était pas le genre d'homme qui se serait compromis avec des sacrifices de sang ou d'autres pratiques répréhensibles. Mais on peut imaginer qu'il y avait deux sectes, les fidèles de Set et ceux d'Osiris, qui affirmaient : « il y a un raccourci, si vous n’arrivez pas à pratiquer correctement la magie, vous pouvez gagner le pouvoir par cette voie » . Les écrits sorciers parlent avec horreur de pratiques de sorciers utilisant le sang pour gagner le pouvoir.
Mais le savoir maléfique peut être allé de pair avec le bon savoir, et de là peuvent provenir certaines accusations contre le culte, dont je pense toujours qu’il ne s’agissait que de diffamations Chrétiennes ou provenant d’une mauvaise interprétation des rites.
Les Mystères, en Grèce et à Rome au moins, étaient des cultes secrets auxquels seuls les initiés étaient admis après une préparation, une purification et après avoir passé des épreuves pour prouver leur valeur. On leur expliquait aussi comment parvenir à une vie heureuse et satisfaisante sur la terre, on leur enseignait le savoir de la fraternité du culte, comment rejoindre la personne aimée après sa mort, comment être ainsi réincarné et probablement comment persuader les dieux de les favoriser et de leur accorder ce qu’ils demandent, en d’autres mots, la magie.
Chacun des mystères antiques à Cabrai, Samothrace et Eleusis avait un mythe différent et était consacré à un Dieu différent, Zeus, Dionysos, Orphée ou un autre, et leurs cérémonies étaient différentes ; mais, puisque les auteurs classiques disent que les mystères étaient tous les mêmes, il est possible que les enseignements cachés derrière les mythes étaient identiques.
Dans les rites tribaux de la plupart des peuples primitifs, il y a la purification, des tests de courage, un enseignement du savoir tribal, un apprentissage sexuel, des charmes, la connaissance religieuse et magique et souvent un rituel de mort et de résurrection. Il y a la plupart de cela dans le culte sorcier, donc nous pensons que tous les mystères étaient en gros les mêmes, les mystères grecs doivent avoir présenté les mêmes enseignements. 

Est-ce que ce n’était pas parce qu'en Grèce on a permis à ces systèmes d’avoir une telle influence, et même le pouvoir politique, que la Grèce nous a tellement apporté ? Après tout, d'autres petits états ont aussi donné au monde l’art et le savoir. Malgré des guerres constantes et des bouleversements en Grèce, Eleusis et ses enseignements ont influencé la pensée de l'homme d’une manière qu’il est difficile d’imaginer. Comme le défunt Dean Inge a dit : « Qu’est-ce que la religion des Grecs a à nous apprendre que nous risquons d'oublier ? 
En un mot, c'est la croyance que la Vérité est notre amie et que la connaissance de Vérité n'est pas hors de notre portée ».
William Brend dit dans « Sacrifice à Attis » : « L'homme moderne n'est pas libre, il est lié par ses terreurs qui l'affectent beaucoup, cependant il espère la liberté des Grecs. Il le montre dans la manière dont il s'efforce de cacher ses craintes. Là se trouve son espoir, bien qu’il n'ait pas la liberté et qu’il ne la comprenne pas, c'est son idéal. Cela implique l’acceptation d'une norme de conduite basée sur le savoir et la vérité et non pas sur des conseils révélés ».
Il semblerait que le prêtre grec ou l'enseignant prenait un homme comme il était et lui adaptait un code, au lieu de le torturer pour observer une étique prédéterminée, anticipant ainsi le travail de C.J. Jung, dont la méthode est toujours de construire n'importe quels éléments de croyance qu’il rencontre chez un patient en un système de mythe personnel, qui devient une explication pour sa conduite. N'importe quelle baisse de l’idée d'imposer des standards d’élevage au comportement a, dit Brend, « toujours rencontré une opposition farouche et elle ne doit pas être diminuée en mettant en avant l'échec de la société moderne avec ses guerres, ses maladies, la pauvreté et la cruauté insensée, car cette opposition irrationnelle est imperméable à la discutions.
Nous voyons le prêtre romain dans son temple brutalement et littéralement émasculer ses disciples. Aujourd'hui, le père dans l'Église, à l'école et au tribunal détruit également la virilité de ses fils par des moyens moins grossiers, mais néanmoins efficaces, parce qu'ils sont aussi communs ».

 

 

 

 

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