par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Les origines de la magie africaine selon Pennethorne Hughes et son passage vers le nouveau monde sous la forme du vaudou.
Dans le livre de M. Pennethorne Hughes, nous trouvons le passage suivant à la page 23 :
« Au cours de ces dernières années, les études sur la magie et les rituels en Afrique ont établi avec quelques certitudes que les systèmes de modification de conscience pratiqués en Afrique noire proviennent de l'Egypte antique. Des milliers d'Africains ont été transportés vers le Nouveau Monde et beaucoup d'entre eux sont allés en Haïti à partir de 1512. Ils étaient ce que l’Afrique avait de mieux et portaient en eux une synthèse des cultes existant alors au Congo.
Il est facile de montrer les parallèles entre leur vaudou et la sorcellerie médiévale. Les mystères de Delphes et d’Eleusis, ou les cultes romains, avaient probablement la même origine.
On dit que les rituels des Druides copiaient ceux d'Osiris. On dit qu’Odin lui-même n’est qu’une version nordique d'Osiris.
La sorcellerie dérivait principalement de deux sources auxquelles d’autres influences se sont rattachées : les cultes de fertilité locaux et les pratiques « magiques » provenant directement ou indirectement de sources égyptiennes. La sorcellerie, comme elle est présentée dans l'histoire et la littérature européenne, est un ancien culte de fertilité paléolithique, ainsi qu’une idée magique, et des parodies diverses de religions contemporaines ».
Tout cela est très intéressant pour les sorcières elle-mêmes. Elles racontent de vagues histoires où le culte proviendrait de l'Est, de la Terre d'été, qu’elles combinent avec l’histoire de la déesse qui est allée au Pays de la Mort. Bien sûr, elles savent qu'elles ont été vaguement en contact avec divers sorciers et des rebouteux. On dit qu’autrefois, à l’époque où les sorcières étaient persécutées, les sorciers ne l'étaient pas et qu'ils ont secrètement utilisé des sorcières pour connaître des succès dans leurs arts.
Avec l'aide de ces voyantes, leurs prophéties se sont révélées exactes et il est probable que les sorcières ont repris certaines de leurs idées et outils. J'ai vu les épées de sept sorcières ; parmi elles, quatre avaient apparemment été faites pour des sorciers, selon le modèle décrit dans la Clef de Salomon, avec des inscriptions hébraïques sur la poignée et la lame. Il y en a deux dans le musée dans Castletown.
D'autres instruments portent des inscriptions hébraïques et semblent être liés à une magie hébraïque ou Kabbalistique. Mais, il n’y a pas des magasins pour sorcières (ndt : en 1954) et une pauvre sorcière obtient ses outils comme elle peut.
Il y a aussi de grandes ressemblances avec des parties accessoires de la Franc-maçonnerie ; mais, alors que le travail Maçonnique semble être peu utile, la pratique sorcière l’est bien plus. Tous ceux qui ont assisté aux deux sont convaincus que l’un s’est inspiré de l'autre et pensent que la pratique de sorcière doit être l'originale puisqu’elle a été « châtrée ».
Dire que tous les systèmes de modification de conscience utilisés par les Noirs d’Afrique proviennent de l'Egypte antique est très intéressant, cela veut aussi dire qu'ils ont emmené ces pouvoirs avec eux en Amérique. Dans le passé, le commerce se faisait le long du Nil jusqu’au Congo. J’ai toujours pensé que les Africains se livraient à des sacrifices humains et à des orgies de rhum, ce qui me semblent être des méthodes totalement étrangères à l’esprit égyptien. On m’a dit qu’à la Nouvelle Orléans, il n’y avait pas que des noirs aux fêtes vaudous mais qu’on y rencontrait aussi des blancs.
Il est connu là-bas que les fêtes vaudous se tenaient souvent au bord du lac et la police s’y rendait régulièrement pour les empêcher. Mais la police, qui était principalement composée d’irlandais, cherchait régulièrement dans des lieux où il n’y avait pas de fêtes et déclarait ensuite qu'ils n’avaient rien trouvé. Ils allaient ensuite à la fête, enlevaient leurs uniformes et participaient aux festivités. C'est devenu une plaisanterie courante à la Nouvelle Orléans.
J'ai remarqué plusieurs ressemblances entre la sorcellerie et certaines pratiques Vaudous. On m'a aussi dit qu'il avait été clairement prouvé que le Vaudou n'était pas d’origine africaine, mais qu’il avait été créé dans les Antilles françaises par des métis français, à partir de la magie européenne, de catholicisme romain à rebours et des souvenirs emmêlés de différentes religions africaines. Je ne peux pas affirmer que c’est exact, mais si certains de ces métis français suivaient une tradition sorcière, cela expliquerait toutes les ressemblances.
Dans le monde entier, lorsqu’ils font face à certains problèmes, les gens peuvent les résoudrent de la même manière.
Si ce qu’on pratique actuellement en Afrique occidentale provient de connaissances issues de l'ancienne Egypte, il n'y a aucune raison de douter que certaines pratiques sorcières puissent être arrivées en Europe en provenance de la même source via les mystères romains et grecs, qui semblent eux aussi venir de l’ancienne Egypte. Je pense que les cultes égyptiens étaient trop austères et respectables pour se mêler avec des pratiques sacrificielles africaines. 
 

 

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