Puis vint l'invasion normande. Les Normands étaient des païens scandinaves qui
avaient reçu de nombreuses terres du roi de France, à condition qu'ils
deviennent chrétiens et lui rendent hommage.
On dirait, de nos jours, que ce sont des chrétiens alimentaires. On dit qu'il y
avait une secte autour de Rouen qui adorait Aphrodite. Elle n’a semble-t-il
disparu qu’au douzième siècle.
Robert le Diable, le père de Guillaume le Conquérant, a été accusé de
sorcellerie. Le fils de Guillaume, William Rufus, était semble-t-il aussi un
leader sorcier. Les Normands étaient peu nombreux, noyés dans une très grande
population saxonne qu'ils avaient pourtant réduite au servage. Ils étaient de
bons fermiers et des ouvriers, et vivaient en des lieux où leur seigneur ne
pouvait les atteindre. Ils furent forcés de travailler la terre pour le seigneur
du château et pour payer des impôts. Les païens, les gens qui vivaient dans les
espaces sauvages, étaient peu nombreux et inaccessibles. Il était difficile de
les forcer à payer l’impôt ou à s’acquitter des charges féodales et ils ont donc
réussi à vivre de manière plus ou moins indépendante. Les gens des villes les
voyaient comme des personnes étranges, liées à la magie.
Les Saxons détestaient ceux qui les avaient vaincus et étaient revêches et
indociles. Il est plus que probable que les païens ont tout d'abord été plutôt
satisfaits de voir leurs conquérants saxons aussi mal à l’aise et étaient prêts
à tisser des liens avec les Normands, leur rendant service en tant que chasseurs
ou mineurs, en échange de l'exemption de tout impôt. Ces relations ont très
probablement existé, puisque les seigneurs normands appartenaient en France à un
culte proche de celui des païens.
Qu'il y ait eu de tels cultes a été prouvé par les manuscrits de l'Église
Courénne en France, où l’on peut lire comment les dames de la noblesse avaient
l'habitude de se rendre à des festivités nocturnes ou Sabbats de Bensozia, La
Diane des anciens Gaulois, qui était aussi appelée Nocticula, Hérodia et Lune.
Elles ont inscrit leurs noms dans un registre et, après la cérémonie, elles
pensaient être devenues des fées.
Nous avons, ici, un exemple où la noblesse était amie avec le peuple qui se livrait à une certaine forme de sabbat sorcier et les personnes qui célébraient ces cérémonies étaient apparemment considérées comme sorcières et fées en même temps. Il est à noter que la déesse était, comme la déesse-sorcière, connue sous de nombreux noms et était identifiée avec la lune.
Bien sûr, ces gens étaient surtout des libres penseurs ou des gens moins enclins à se rendre chez les prêtres. Edouard le Confesseur ne les aurait pas rejoint, mais Guillaume le Conquérant ou William Rufus aurait facilement pu le faire. Au sujet de ces chevauchées de Bensozia, je peux citer une histoire que les sorcières m’ont racontée : autrefois, elles avaient l'habitude d'aller parfois à de grandes réunions à cheval, habillées de vêtements étranges, ressemblant ainsi à des esprits, criant et chantant pour effrayer les gens. Est-ce qu’une telle conduite peut avoir fait naître la légende de la chasse sauvage ?
Il est possible que la légende leur ait donné l'idée. Il faut noter que le Raymond de Lusignan historique a épousé une fée, nommée Mélusine, de qui les rois Lusignan de Jérusalem et de Chypre descendaient et Mélusine est un des noms de la déesse des sorcières. A cette époque, même si les païens suivaient les cérémonies religieuses, seuls les prêtres et les prêtresses étaient initiés, passaient les épreuves et prêtaient les serments. Ainsi, toute personne proche des gens et du culte pouvait suivre ces cérémonies.
Cela peut faire penser à ces histoires où des gens masqués venaient au sabbat.
On sait que les gens de la noblesse restaient entre eux et ne prenaient pas part aux rituels, mais dansaient et festoyaient entre eux. On sait aussi que, parfois, jusqu’à six mille personnes étaient présentes lors d’un sabbat.
Cela peut ou non être une coïncidence, mais l'idée de chevalerie a surgi à cette époque. A une époque où les femmes étaient traitées comme du bétail et que les ecclésiastiques débattaient sérieusement pour savoir si elles avaient ou non une âme, la petite noblesse, c'est-à-dire des gens qui étaient aptes de suivre les Sabbats, a soudainement développé un code de respect vis à vis des femmes. On a placé certaines belles dames sur un piédestal et on les a traitées avec le plus grand respect possible. Il semble que tout d’abord ce n'était que des dames qui « jouaient le jeu », comme on dit, mais, avec le temps, on s’est conduit ainsi avec toutes les femmes. Est-ce que cela avait un lien avec le culte de la déesse ?
un long passage où il est nécessaire de marcher courbé. La taille moyenne des utilisateurs devait donc être de moins de 1 mètre 40.
wica wicca Gerald Gardner