La maison n’était éclairée que
par la cheminée centrale, qui ne donnait, au mieux, qu’une sorte de crépuscule.
Il est certain qu’il y avait de temps à autre une sentinelle sur le toit de
cette maison, qui ressemblait vraiment à une colline conique. Comme on peut le
supposer, cette sentinelle grimpait à l’aide d’une échelle et sortait par cette
cheminée au lieu de sortir par la porte et de grimper à nouveau sur le sommet de
la colline. D'autres personnes sortaient aussi par là.
Les visiteurs de races plus grandes devaient noter cette habitude curieuse
d'entrer et de sortir par la cheminée et il est possible qu'un souvenir confus
de cela ait abouti à l'histoire des sorcières ayant l’habitude de quitter et de
revenir chez elles par la cheminée.
Ces gens faisaient probablement partie des nombreuses races qui peuplaient
l'Europe à l’époque pré-celtique. Il est possible que les Finlandais et Lapons,
qui sont décrits comme petits et très forts dans de nombreuses légendes soient
des survivants de ces races. Dans les Îles Occidentales il y a de nombreuses
maisons Pictes de forme conique et faites en pierre, et lorsqu’elles étaient
recouvertes de gazon elles ressemblaient bien à des collines. À côté de la
fameuse Maeshow d'Orkney, à Taransay on Harris il y a une petite pièce à
l'entrée où la sentinelle pouvait s’accroupir.
Cette pièce est construite en pierre et mesure environ 75 cm de haut sur 90 cm
de large, la sentinelle était probablement du Petit Peuple ! La plupart des
couloirs de pierre n’avaient que 1 mètre 40 de haut et certains mesuraient plus
de 20 mètres de long. On peut comprendre que pour se défendre une petite entrée
était préférable, en plus elle ne laissait pas entrer le froid, mais il est peu
probable qu'on ai trouvé intérêt à construire un long passage où il est
nécessaire de marcher courbé. La taille moyenne des utilisateurs devait donc
être de moins de 1 mètre 40.
L'évêque d'Orkney qui écrivait à Kirkwall en 1443, disait : « Quand Harold
Haarfaga a conquis les Orkneys au neuvième siècle ses habitants étaient composés
de deux nations, les Papae (des catholiques irlandais) et le Peti (Pictes ou
Pehts) et ils les ont tous exterminés » il dit plus loin : « Ces Pictes d'Orkney
n’étaient que des pygmées un peu plus grands. Ils travaillaient merveilleusement
lorsqu’ils construisaient leurs villes du soir au matin, mais le jour ils se
cachaient dans des maisons souterraines car il craignaient la lumière » (Horum
alteri scilicet peti parvo superantes pigmeos statura in structuris Urbium
vespere et mane mira operantes, meridie vero cunctis viribus prorsus destituti
in subterraneis domunculis pro timore latuerent). Dans la tradition des
Highlands chaque famille de chefs avait ses propres nains qu’on disait être des
gens étranges ou féeriques.
Ils étaient quasiment nus, velus et d’une force immense. C’était des archers
puissants et ils étaient malveillants. Ils aimaient la danse et la musique et
pouvaient utiliser la magie. Ils travaillaient d'habitude de nuit. La
littérature anglaise y fait aussi référence Dans son « lubber fiend » Milton
parle d’un démon qui, la nuit, baratte la crème. On parle de cela et d’autres
services qu’ils rendent dans « le songe d’une nuit d’été » de Shakespeare. Plus
tard on a mêlé à ces légendes des histoires de singes de compagnie et voilà
comment sont nés les contes de fées.
Sir Walter Scott se réfère à des clans autochtones ou serviles et les décrit
comme vivant « à demi nus, petits et d'aspect misérable ». Parmi eux on trouve
les MacCouls, les descendants présumés de Fian, qui étaient une sorte de singes
ou les domestiques héréditaires des Stewarts d'Appin. Des manuscrits irlandais
du onzième siècle disent qu'au neuvième siècle lorsque les Danois ont envahi
l'Irlande, rien de ce qui était caché dans les divers lieux secrets des Fians,
ou des Fées, n’a été découvert et volé. Les légendes britanniques racontent que
l’ancien peuple qui avait construit les Mégalithes était composé de nains qu’on
appelait les Kerions, ils étaient petits par la taille mais très forts. Il y a
une expression qui dit : « aussi fort qu’un Kerion », un peu comme ce que disent
les Ecossais des Pictes : « très petit mais fort ». Tous ces peuples semblent
avoir les mêmes caractéristiques : de bons amis mais des ennemis dangereux, très
forts, capables de disparaître à volonté, qui font de grandes fêtes nocturnes et
utilisent des flèches empoisonnées. Ils furent persécutés ou bannis par
l’église, qui les accusa de pratiquer des rites et des danses indécentes.
Des sorcières ont vécu et se mariaient avec eux et sont devenues les fées des
légendes ultérieures.
wica wicca Gerald Gardner