Pratiques Sorcières

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

Cela en dit long. Cela doit dater du temps des persécutions féroces sur le Continent et peut avoir alors été maladroitement traduit en anglais. La loi de sorcière pose problème: chacun doit copier ce qu’il désire, mais on ne peut conserver d’anciens écrits. Comme chacun peu modifier légèrement le texte, en modernisant la langue et faisant d'autres changements, il est impossible de dater ce texte. Il est clair qu’il n'a pas été écrit en Angleterre. Même si des évêques ont pu brûler des sorcières de temps en temps, la pendaison était ici la seule condamnation à mort légale. Il aurait pu avoir été écrit en Ecosse, mais je pense que les Ecossais auraient exprimé cela de manière plus claire. Ce texte montre une chose : que le culte était puissant. Ils pouvaient suborner des geôliers pour faire parvenir des drogues aux pauvres malheureux. Cela explique je pense que les inquisiteurs se plaignaient que les sorcières s'endormaient même sous la torture. Il doit aussi dater d'un temps où les gens commençaient à savoir lire et écrire. La crémation des sorcières sur le continent était  une sorte de lynchage légale, les évêques faisaient ce qu'ils voulaient, et disaient que l'Église était au-dessus de la loi du pays.
Les gens me posent souvent des questions sur les sorcières car ils ont entendu tant de légendes à leurs sujets. Vont-elles au sabbat ? Utilisent-elles de l'onguent de vol ? Pourquoi les
sorcières s'oignent-elles ? Volent-elles dans les airs sur des manches à balai vers leurs réunions? Autrefois elles avaient l'habitude de marcher en ayant avec elles un bâton qui leur servait aussi à se défendre. Elles les utilisaient parfois pour faire une sorte de sauts à la perche pour passer certains obstacles, ils étaient aussi utiles pour trouver son chemin et éviter certains obstacles dans l'obscurité.
A l’époque des persécutions, elles le mettaient entre leurs jambes et le chevauchaient en s'approchant du lieu de rencontre en signe d’appartenance au culte. Si elles agissaient autrement cela pouvait leur valoir une flèche entre les côtes et on avait l'habitude des les enduire avec du sang de porcs et de l’ellébore.
Elles chevauchaient ces bâtons dans une danse de fertilité; mais pour ce voyage elles l’enduisaient de graisse et de suie et il pouvait donc être utilisé comme preuve contre elles, elles prenaient souvent un bâton ou un manche à balai relativement sale et l'utilisaient pour s’identifier ou pour le bond ou les danses de fertilité. Si le lieu de réunion était éloigné, elles y allaient à cheval. Elles n'ont jamais volé sur des manches à balai.
De nos jours comme les gens ordinaires elles marchent ou prennent le bus ou le mode de transport le plus commode.
Je n'ai jamais vu de sorcières s'oignant partout, mais on m'a montré une recette d’huile d’onction à base de verveine ou de menthe écrasée et macérée une nuit dans de l'huile d'olive ou du saindoux, puis filtré dans un tissu. Des feuilles fraîches sont alors ajoutées et filtrées, on répète trois ou quatre fois jusqu'à ce que cela soit fortement parfumé et prêt à l'emploi. Il se raconte que si elles se trouvent en un lieu où on ne les voit pas, elles se déshabillent et s’enduisent d'huile et vont nues jusqu’au sabbat.
Il semble que cela les réchauffe suffisamment pour pouvoir patienter assez jusqu'à la danse. De temps en temps elles mêlaient de la suie avec l'huile afin de ne pas être vues la nuit. Une des accusations contre les sorcières était d’aller invisibles dans la nuit, et on peut d’ailleurs noter qu’autrefois on disait que la verveine conférait l'invisibilité. Elles ont une huile parfumée très puissante, dont elles parlent de nos jours comme d’une huile d’onction. Elle n’est utilisée que par les femmes, qui s’en mettent sur les épaules, derrière leurs oreilles, etc., comme on le ferait avec un parfum ordinaire.
Quand elles se sont échauffées par la danse, cela dégage de très fortes vapeurs et cela produit un effet très curieux. Sa composition est tenue secrète; elles ont du s’en passer pendant la guerre et l’après guerre, mais on commence à en retrouver. Elles allaient nues aux réunions car si elles étaient découvertes, elles pouvaient ne pas avoir le temps pour s'habiller et risquaient de laisser derrière elles des vêtements compromettants.
On a aussi constaté que les soldats laissaient d'habitude s’en aller une fille nue, mais arrêtaient un prisonnier habillé. Les corps huilés étaient glissants et il est difficile de les attraper. En hiver elles se débrouillaient pour s’abriter pour leurs réunions dans une caverne ou une ruine, là elles pouvaient allumer des feux et être au chaud. Elles portaient des vêtements pour aller et revenir de ces endroits.
 

 

 

 

 

 

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