Cela en dit long. Cela doit
dater du temps des persécutions féroces sur le Continent et peut avoir alors été
maladroitement traduit en anglais. La loi de sorcière pose problème: chacun doit
copier ce qu’il désire, mais on ne peut conserver d’anciens écrits. Comme chacun
peu modifier légèrement le texte, en modernisant la langue et faisant d'autres
changements, il est impossible de dater ce texte. Il est clair qu’il n'a pas été
écrit en Angleterre. Même si des évêques ont pu brûler des sorcières de temps en
temps, la pendaison était ici la seule condamnation à mort légale. Il aurait pu
avoir été écrit en Ecosse, mais je pense que les Ecossais auraient exprimé cela
de manière plus claire. Ce texte montre une chose : que le culte était puissant.
Ils pouvaient suborner des geôliers pour faire parvenir des drogues aux pauvres
malheureux. Cela explique je pense que les inquisiteurs se plaignaient que les
sorcières s'endormaient même sous la torture. Il doit aussi dater d'un temps où
les gens commençaient à savoir lire et écrire. La crémation des sorcières sur le
continent était une sorte de lynchage légale, les évêques faisaient ce qu'ils
voulaient, et disaient que l'Église était au-dessus de la loi du pays.
Les gens me posent souvent des questions sur les sorcières car ils ont entendu
tant de légendes à leurs sujets. Vont-elles au sabbat ? Utilisent-elles de
l'onguent de vol ? Pourquoi les
sorcières s'oignent-elles ? Volent-elles dans les airs sur des manches à balai
vers leurs réunions? Autrefois elles avaient l'habitude de marcher en ayant avec
elles un bâton qui leur servait aussi à se défendre. Elles les utilisaient
parfois pour faire une sorte de sauts à la perche pour passer certains
obstacles, ils étaient aussi utiles pour trouver son chemin et éviter certains
obstacles dans l'obscurité.
A l’époque des persécutions, elles le mettaient entre leurs jambes et le
chevauchaient en s'approchant du lieu de rencontre en signe d’appartenance au
culte. Si elles agissaient autrement cela pouvait leur valoir une flèche entre
les côtes et on avait l'habitude des les enduire avec du sang de porcs et de
l’ellébore.
Elles chevauchaient ces bâtons dans une danse de fertilité; mais pour ce voyage
elles l’enduisaient de graisse et de suie et il pouvait donc être utilisé comme
preuve contre elles, elles prenaient souvent un bâton ou un manche à balai
relativement sale et l'utilisaient pour s’identifier ou pour le bond ou les
danses de fertilité. Si le lieu de réunion était éloigné, elles y allaient à
cheval. Elles n'ont jamais volé sur des manches à balai.
De nos jours comme les gens ordinaires elles marchent ou prennent le bus ou le
mode de transport le plus commode.
Je n'ai jamais vu de sorcières s'oignant partout, mais on m'a montré une recette
d’huile d’onction à base de verveine ou de menthe écrasée et macérée une nuit
dans de l'huile d'olive ou du saindoux, puis filtré dans un tissu. Des feuilles
fraîches sont alors ajoutées et filtrées, on répète trois ou quatre fois jusqu'à
ce que cela soit fortement parfumé et prêt à l'emploi. Il se raconte que si
elles se trouvent en un lieu où on ne les voit pas, elles se déshabillent et
s’enduisent d'huile et vont nues jusqu’au sabbat.
Il semble que cela les réchauffe suffisamment pour pouvoir patienter assez
jusqu'à la danse. De temps en temps elles mêlaient de la suie avec l'huile afin
de ne pas être vues la nuit. Une des accusations contre les sorcières était
d’aller invisibles dans la nuit, et on peut d’ailleurs noter qu’autrefois on
disait que la verveine conférait l'invisibilité. Elles ont une huile parfumée
très puissante, dont elles parlent de nos jours comme d’une huile d’onction.
Elle n’est utilisée que par les femmes, qui s’en mettent sur les épaules,
derrière leurs oreilles, etc., comme on le ferait avec un parfum ordinaire.
Quand elles se sont échauffées par la danse, cela dégage de très fortes vapeurs
et cela produit un effet très curieux. Sa composition est tenue secrète; elles
ont du s’en passer pendant la guerre et l’après guerre, mais on commence à en
retrouver. Elles allaient nues aux réunions car si elles étaient découvertes,
elles pouvaient ne pas avoir le temps pour s'habiller et risquaient de laisser
derrière elles des vêtements compromettants.
On a aussi constaté que les soldats laissaient d'habitude s’en aller une fille
nue, mais arrêtaient un prisonnier habillé. Les corps huilés étaient glissants
et il est difficile de les attraper. En hiver elles se débrouillaient pour
s’abriter pour leurs réunions dans une caverne ou une ruine, là elles pouvaient
allumer des feux et être au chaud. Elles portaient des vêtements pour aller et
revenir de ces endroits.
wica wicca Gerald Gardner