par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

Les gens qui étaient attirés par le culte sorcier se trouvaient principalement parmi les intellectuels, on y trouvait des artisans, des soldats, des marchands, des médecins, des marins, des fermiers et des employés de bureau. Ils cherchaient tous l'aventure, c’était l’élite de la jeunesse de l’époque, ainsi que, bien sûr, ceux qui de tout temps sont attirés par tout ce qui secret, étrange ou religieux dans l'espoir d’y trouver un certain apaisement; c'est-à-dire les gens qui ne sont pas totalement sexuellement équilibrés.
Il y avait aussi, bien sûr, la sage femme de village avec ses remèdes et ses malédictions et les résidents des châteaux et des grandes maisons. Tous ces gens « n’en étaient pas » comme disent les sorcières - elles ne parlent que « d'appartenance », mais ne disent jamais à quoi - mais ils étaient ceux qui se rendaient aux sabbats des hommes des bruyères, et certains d'entre eux étaient initiés aux mystères.
La persécution était tout d'abord dirigée contre les hommes des bruyères, puis contre les païens et ensuite ils se sont tournés contre leurs proches dans les plus grandes villes et les villages. On les reconnaissait assez facilement car ils étaient souvent plus aisés que leurs voisins, mangeaient mieux et vivaient plus raisonnablement. S'ils s’enivraient et battaient leur femme, les soupçons s’éloignaient.
Quelqu'un qui menait ce que nous appelons une vie raisonnable et qui de surcroît était plutôt intelligent était suspect et l’on disait : « tuez-les tous; Dieu reconnaîtra les siens ». Mais éliminer ainsi les personnes les plus intelligentes était une grosse perte pour la communauté, on a fini par arrêter le massacre, mais de nombreux membres du culte étaient morts et seuls quelques-uns ont pu continuer. Il s’agissait surtout d’initiés.
Au lieu de grands Sabbats avec peut-être plus de mille participants, les gens se réunissaient dans des maisons privées, et n’étaient qu’une douzaine environ selon la taille de la pièce. Ils étaient peu nombreux, ils ne pouvaient plus produire la puissance que produisaient des centaines de danseurs frénétiques qui criaient de manière singulière. Elles ont dû utiliser d'autres méthodes secrètes pour induire un tel état. Ce fut facile pour les descendants des hommes des bruyères, mais pas pour ceux qui n’étaient pas d’ascendance celte. Une certaine connaissance et puissance avaient survécu, des familles se sont mariées entre elles et ont cultivé leurs pouvoirs et ainsi le culte a pu survivre en des lieux reculés. Le fait d’être heureux les a incité à continuer. C'est de ces familles que descendent probablement les sorcières actuelles.
Elles savent que leurs parents et leurs grands-parents en étaient et ils leur ont parlé de réunions à l’époque de Waterloo, il s’agissait d’un culte ancien, et elles pensaient qu’il a existé de tout temps. Bien que la persécution se soit apaisée par manque de victimes, elles ont réalisé que leur seule chance d’être laissées tranquilles était de rester cachées, ceci est aussi vrai aujourd'hui qu'il y a cinq cents ans.

La grande question que posent les gens est : « comment savez-vous que le culte est ancien ? » Il me serait plus facile de répondre si on m'avait autorisé à publier l’intégralité des rites. Je connais bien la plupart des formes de rituels même la magie Kabbalistique, et ils ont tous certaines choses en commun et travaillent en appelant un esprit ou une intelligence et lui commandent d’agir selon leur volonté. Tous les membres sont debout dans un cercle qui les protège et ils savent que s'ils quittent le cercle avant que l'esprit ne soit éloigné ils peuvent être attaqués. Ils peuvent aussi parfois travailler dans un cimetière et essayer de se servir d’un cadavre pour en obtenir l'information qu’ils désirent.
 

 

 

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