Ceux qui pouvaient s’inquiéter
d’événements inhabituels avaient tendance à rester chez eux en hiver. Elles
m’ont aussi raconté que dans la plupart des villages les sorcières
s’arrangeaient pour que la première et dernière maison du village soient
occupées par un membre du culte et ainsi une sorcière étrangère en voyage
pouvait s’y rendre et être sûre d'y trouver aide et protection. Dans les
villages, les membres du culte s’y rendaient habillés et s’y oignaient.
Les occupants de la maison n'allaient pas au sabbat, mais dès que la dernière
sorcière avait quitté la maison ils se montraient à autant de personnes que
possible dans le village, ainsi, si on apprenait qu'un sabbat s’était tenu dans
le voisinage ils étaient insoupçonnables. On raconte de nombreuses histoires où
des gens sortent par les fenêtres ou même les cheminées quand il y avait dans la
maison des gens qui n’étaient pas du culte.
A cette époque la plupart des
gens croyaient en l’existence des lutins et des diables et avaient peur de
l'obscurité, ainsi si les sorcières s’éloignaient de quelques centaines de yards
du village elles étaient à l’abri des rôdeurs, et bien sûr, les sorcières ont
fait tout ce qu'elles pouvaient pour favoriser ces craintes. Elles étaient très
fortes pour lancer des rumeurs, et cela sauvait souvent leurs vies; mais leurs
histoires sur les dangers de l'obscurité n'étaient pas totalement sans
fondement, les hommes des bruyères utilisaient toujours des flèches
empoisonnées.
Après avoir écrit cela j'ai reçu une lettre datée le 29 septembre 1952, me disant d'une réunion s’est tenue dans un bois au sud de l'Angleterre il y a environ deux mois, les sorcières étaient traditionnellement nues (heureusement qu’il faisait chaud). Elles ont tracé le cercle avec l'Athamé, ont fait les danses de fertilité sur des manches à balai, exécuté les rites saisonniers ainsi que d’autres de circonstances et certaines anciennes danses. La lettre mentionnait aussi trois réunions en intérieur dans les derniers mois où tout s’est déroulé de manière très satisfaisante et les charmes réalisés ont fonctionné ! Ce qui m'intéresse est le fait que de nombreuses personnes se rencontrent chaque année et exécutent des rites de sorcier car ils y croient.
Un critique m'a dit : « Ces gens ne sont pas des sorcières; ils ne font qu’accomplir des rites sorciers parce que cela leur plait et parce qu'ils sont superstitieux ». Si cela doit être la pierre de touche, est-ce qu'une superstition n'est pas une croyance ? Et un Chrétien qui croit en sa religion et y prend plaisir lors des rites religieux, n’est-il pas chrétien ? …
wica wicca Gerald Gardner