Croyances Sorcières

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

 

Ce mythe sur lequel les membres basent leurs agissements est le pilier central du culte. Peut-être a-t-il été inventé pour expliquer des idées et des rituels préexistants et expliquer pourquoi le dieu plus sage, plus vieux et plus puissant devait donner son pouvoir magique à la déesse. Il peut être facile de dire que ce n'est que l'histoire d'Istar descendant aux enfers, mais cette l'histoire est différente.

On peut aussi dire que c'est Shiva, Dieu de la Mort et de la Résurrection; mais une fois encore l’histoire est différente. Il est tout à fait possible que les histoires d'Istar et de Shiva aient influencé le mythe, mais je pense que son origine est probablement celtique. Dans des légendes celtes les Seigneurs du Monde du Dessous vous préparent pour une renaissance et de nombreuses personnes sont réputées être allées en ces lieux, avoir lié des alliances avec eux et être revenus saines et sauves, mais il faut un grand courage; seul un héros ou un demi-dieu pouvait oser le faire. Les mystères celtiques contenaient probablement des rituels de mort et de résurrection, un séjour dans le monde du dessous et un retour sans encombre. Je pense que le Purgatoire de st. Patrick à Lough Derg était une version Christianisée de cette légende.

L'homme primitif redoutait l'idée de revenir dans une autre tribu, parmi des étrangers. Il priait et ritualisait pour s’assurer une nouvelle naissance aux mêmes lieux et places que les personnes qu’il chérissait, ainsi ils pourraient se reconnaître et s’aimer à nouveau dans une nouvelle vie. La déesse du culte sorcier est bien sûr la Grande Mère, celle qui donne la vie et incarne l'amour. Elle dirige les plaisirs de printemps, les fêtes et tous les délices. Plus tard elle partagea cela avec d’autres déesses. Elle est aussi très proche de la lune.

Avant une initiation une charge est lue cela commence ainsi : Écoutez les mots de la Grande Mère, que depuis longtemps les hommes appellent Artemis, Astarte, Diane, Melusine, Aphrodite et bien d'autres noms encore. A mon autel la jeunesse de Sparte a, comme elle le devait, fait un sacrifice. Une fois par mois et mieux encore lorsque la lune est pleine, elle se réunit dans un lieu secret et m'adore, moi qui suis la reine de toutes les magies...

Car je suis la gracieuse déesse, je donne la joie sur la terre, la certitude, et non la foi aux vivants alors que dans la mort j’offre une la paix indicible, le repos et l'extase de la déesse. Et je ne demande aucun sacrifice...

Je pense que la charge provient de l’époque où des romains ou des étrangers sont arrivés en Angleterre; elle explique un peu ce que tous savaient autrefois, et identifie la déesse avec les déesses d'autres pays. Je pense qu’il y avait aussi une telle charge dans les mystères antiques.

On m'interdit d’en dire plus, mais si vous acceptez son autorité on vous promet des enrichissements divers et vous serez admis dans le cercle, présenté au Mort et aux membres du culte. Il y a aussi un petit « effroi », « une épreuve » et « un serment »; on vous montre certaines choses et vous recevez des instructions. Tout cela est très simple et direct.

Parmi les accusations les plus courantes contre les sorcières il y a celle de renier ou de désavouer la religion chrétienne. Tout ce que je peux dire c’est que moi et mes amis n'avons jamais vu ou entendu parler d'un tel déni ou reniement. Mon avis est qu’autrefois chacun observait la vieille foi et adorait les anciens dieux avant d’être initié. Les gens comme les Romains et les Romano Britanniques adoraient uniquement leurs propres dieux qu’on avait identifiés aux dieux celtes, ainsi ils ne pouvaient rien désavouer.
Il est possible qu’à l’époque des persécutions si les gens inconnus apparaissaient lors d’une grande réunion religieuse ils étaient interrogés afin de savoir s'ils étaient des espions et on pouvait leur demander de nier le Christianisme, une sorte de test.
Ils n'auraient jamais initié quelqu'un ni emmené quiconque dans le cercle sans être certain qu’il avait l’ancienne foi. Quand la persécution est devenue plus dure, le culte s’est caché et pratiquement seuls des enfants, nés et élevés dans le culte étaient initiés. Il est possible que parfois quelqu'un qui n’était pas du sang voulait être initié, on pouvait le questionner, on pouvait ainsi lui demander de renier le Christianisme tout comme on lui aurait demandé d’affirmer qu’il ne croyait pas aux Arpents du Violoniste, dont les vieux marins parlent : Le paradis où vont les vieux marins et qui se trouve loin de l'Enfer.


 

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