Sorcellerie Vivante (3)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Dans ces pratiques, on contrôle et active la pression sanguine, ou parfois on la ralentit. On utilise aussi le pouvoir de la volonté. Il est donc raisonnable de penser que cela a un certain effet. Je ne dis pas que ça marche. Je constate juste le fait qu'elles essayent et je crois que parfois elles réussissent.
La seule façon de savoir si c’est vrai ou faux serait d’expérimenter. (Je pense que des slips ou des Bikinis pourraient être portés sans causer trop de perte de puissance. Il serait intéressant d'essayer l'effet avec un groupe traditionnellement nu et un autre en Bikinis). On peut aussi tenir compte du dicton sorcier : « Vous devez être ainsi lors des rites », voilà ce que nous ordonne la Déesse : « Vous devez être ainsi pour que cela devienne une seconde nature, vous n'êtes plus nus, vous êtes simplement naturels et à l'aise.
Le culte en Angleterre ou ailleurs avait de la chance. Tout d'abord de très jeunes recrues sont venues au culte, elles furent formées lentement et ainsi avaient le sens du mystère et de l'étonnement. Elles savaient qu'elles avaient une tradition séculaire derrière elles. Elles ont probablement vu des choses se passer et savaient que ces choses pouvaient à nouveau arriver. Ces recrues n’étaient pas juste dotées de curiosité et d’une croyance pieuse que « quelque chose peut arriver » tout en sachant que « cela ne m'arrivera jamais ».
Ce qui advint alors, c’est que certains sont nés avec des dons de clairvoyance. Les sorcières ont découvert que certains rites et pratiques augmentaient ces pouvoirs, elles sont ainsi devenues utiles à la communauté. Elles accomplissaient ces rites et en tiraient des profits et, comme elles avaient de la chance et étaient couronnées de succès, on les regardait avec envie et jalousie et elles ont donc commencé à pratiquer leurs rites en secret. La puissance qui peut être utilisée pour le bien peut aussi être utilisée pour le mal et elles furent peut-être tentées d'utiliser cette puissance contre leurs adversaires et sont ainsi devenues encore plus impopulaires. Il s’en suivit de grands malheurs pour elles et elles furent torturées jusqu’à ce qu’elles confessent leur responsabilité. Et qui pourrait blâmer les enfants de certains de celles qui furent ainsi torturées à mort, d’avoir fait des poupées de cire à l’image de leurs oppresseurs ?
Voilà, en bref, la vérité au sujet de la sorcellerie. Au milieu de l’époque Victorienne, cela aurait pu être choquant, mais à notre époque, où il y a des clubs nudistes, est-ce tellement épouvantable ? Pour moi, ce n’est que, plus ou moins, une soirée en famille, où l’on fait une expérience scientifique en se servant d’un manuel.
L’auteur réfute l’idée que la sorcellerie serait un culte du mal.
J'aimerais maintenant parler des liens de la sorcellerie avec le diabolisme. M. Summers lui-même semble penser que la question est réglée parce que l'Église Catholique a dit que le culte était diabolique et le livre de M. Pennethorne Hughes donne aussi l'impression que la sorcellerie est un culte du mal. M. Hughes dit (page 128) :
« Alors que le culte déclinait, les pratiques habituelles doivent avoir été perdues, jusqu'au dix-neuvième siècle où des personnes, qui pratiquaient en intérieur une forme de diabolisme, se sont mises à conduire des Messes Noires sous forme de catholicisme inversé. Au moment des persécutions, il y avait certainement une sorte de cérémonie formelle en plus de la danse de fertilité. A cette époque très catholique, cela devait être très proche du faste de l'Eglise, avec des bougies, des vêtements de cérémonie et une parodie du sacrement.
Ces rites pouvaient être conduits par un prêtre défroqué, qui utilisait des hosties où figurait le nom du diable au lieu de celui de Jésus, et il profanait un Crucifix - pour insulter les Chrétiens et plaire au Diable. Le Diable lui-même recevait éloges et hommages. Une liturgie du mal était répétée, il y avait un simulacre de sermon et une absolution faite de la main gauche ainsi qu’une croix inversée ».
Il décrit ceux qui se rendaient à ces réunions de la manière suivante (page 131) :
« Certains n’étaient peut-être que des pervers et avaient honte ou une fierté coupable, certains n’étaient que les membres d'un groupe primitif en train de disparaître, mais ils suivaient toujours les traditions familiales, ils savaient que l'Eglise désapprouvait ce qu’ils faisaient, mais ils y trouvaient une satisfaction physique et psychologique. Certains étaient enthousiastes. « Le Sabbat », dit l’un, « c’est le vrai Paradis ».
M. Hughes ne dit pas pourquoi il pense que les sorcières ont renoncé à leurs rites, qu’elles pratiquaient dans un but défini et qui donnaient des résultats, uniquement pour parodier les rites d'une foi qui leur était étrangère. J'ai été à un certain nombre de ces rites et j’affirme que la plupart de ce qu'il a dit est faux. Il peut y avoir une danse de fertilité, mais les autres rites sont simples et ont un but et ne ressemblent pas du tout aux rites catholiques ou à ceux d’aucune autre église que je connaisse. Il est vrai qu’il y a parfois une courte cérémonie où des gâteaux et du vin sont bénis et mangés (elles m’ont dit qu’autrefois, on utilisait souvent de l’hydromel ou de la bière). Cela peut être une imitation de l’Agape des premiers chrétiens, le Banquet d'Amour, mais il n'est dit nulle part que les gâteaux sont transformés en chair et le vin en sang. La cérémonie n’est que ce court repas, même s’il est indubitablement religieux.
La prêtresse préside d'habitude. Des bougies sont utilisées, une pour lire le livre et les autres sont placées autour du cercle. Cela ne ressemble vraiment en rien aux pratiques d'une autre secte religieuse que je connaisse. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’il s’agit « d’imitation du faste de l'Eglise ».
 

 

     

 

 

 

 

 

wica          wicca          Gerald Gardner