par Gerald Gardner (traduction Ameth)
Je pense que je dois préciser que le mot coven est utilisé dans deux sens
différents. Tout d'abord, c'est un groupe de personnes comprenant un certain
nombre (quel que soit ce nombre) de personnes initiées avec un leader commun.
Elles se réunissent et célèbrent les rites. Le leader peut être un homme ou une
femme, mais une grande prêtresse (qui peut être celle d’un autre coven, s'ils
n’en ont pas) doit être présente pour célébrer les rites.
Autrefois, de nombreuses personnes qui se rendaient aux réunions avaient la foi,
mais n’étaient pas initiées (elles n’étaient pas reçues dans le cercle ou ne
connaissaient pas les secrets). Je pense qu’autrefois il n'y avait aucun vrai
secret autour de ce en quoi consistait l'initiation, tout le monde pouvait y
assister comme on peut assister à un baptême ou à un mariage. Mais, à moins de
subir les rites du mariage ou les rites baptismaux, vous n’êtes pas marié ou
baptisé. De même, ce n’est pas parce que vous savez comment se déroule un
mariage que cela vous donne la capacité de marier quelqu'un.
Deuxièmement, un coven ça peut aussi être les personnes qui célèbrent les rites
dans le cercle.
Traditionnellement, cela consiste en six couples parfaits et un leader. De
préférence, les couples sont composés de maris et femmes, ou de personnes qui
sont au moins fiancées. Elles doivent s’aimer, avoir de la sympathie l'une pour
l'autre, c’est comme cela qu’on obtient les meilleurs résultats.
On n’a pas pu me donner d’explications concernant ce nombre de treize personnes,
si ce n’est que c’est la tradition et que « plus rendrait le rite trop long,
comme chacun doit faire certaines choses lorsque c’est son tour » ; ainsi, six
couples et un leader est un maximum lorsqu’on pratique dans un cercle de neuf
pieds. Il y a aussi qu’il est moins facile de s’étourdir dans un cercle plus
grand. Ces danses intoxiquent et cette intoxication est la condition pour
produire ce qu'elles appellent la magie.
La seule fois où j'ai vu utiliser un plus grand cercle c’était quand nous avons
essayé de travailler sur l'esprit d'Hitler, c'était une opération totalement
différente : « Envoyer un message » ; nous avions pratiqué d'une façon
entièrement différente, il fallait réunir autant de personnes que possible et de
nombreuses pièces pour y travailler.
En cette époque dégénérée, il n’est pas toujours possible de réunir six couples
parfaits ; donc, on prend d’autres personnes pour arriver à 13. Elles sont
toutes « purifiées » dès qu'elles pénètrent dans le cercle, d'autres initiés et
des enfants peuvent être présents, ils sont assis à l'extérieur et observent ce
qui se passe. Plus tard, ils seront éventuellement purifiés et invités dans le
cercle pour participer au repas sacré. Quand les rites dans le cercle se sont
achevés, tous se joignent au banquet et à la danse.
S'il y avait, disons, vingt initiés présents avec deux prêtresses expérimentées
et qu’il y avait assez de place, elles m’ont dit qu'elles pouvaient former deux
coven, avoir deux cercles avec un leader commun pour garder un lien et
qu’autrefois, lors de grandes réunions en plein air, ils pouvaient y avoir de
nombreux cercles de ce genre, mais je n'en ai jamais vu plus d'un. De nos jours,
il y a tellement peu de sorcières que pratiquement tout le monde entre dans le
cercle, même si j'ai vu un homme rester assis à l'extérieur, refusant d'entrer
dans le cercle parce que sa partenaire n'était pas là cette nuit.
Elles me disent qu’autrefois elles avaient souvent l'habitude de choisir la plus
jolie jeune fille pour représenter la déesse lors des grandes réunions. On
l'appelait la Demoiselle. Elle agissait en tant que grande prêtresse et était
traitée avec les plus grands honneurs et elle agissait souvent comme une sorte
d'hôtesse vis-à-vis des invités de marque (c'est-à-dire le Diable, s'il venait)
; mais le pouvoir réel restait entre les mains de la vraie prêtresse, en général
c’est elle qui faisait toute la magie. Souvent, la Demoiselle était la fille de
la grande prêtresse et elle était destinée, à terme, à remplacer sa mère.
Parfois cela prêtait à confusion, de loin, voyant la ressemblance, des visiteurs
candides croyaient que la grande prêtresse rajeunissait lors des réunions.
Les sorcières disent qu’autrefois il y avait des règles qui voulaient qu'il ne
devait pas y avoir plus d’un grand coven dans un secteur, afin d'éviter les
polémiques concernant l’appartenance des membres à un coven ou à l’autre, mais
aujourd’hui les sorcières ne sont plus sûres de ces règles. Il est certain qu'il
y a longtemps, il y avait une sorte d'autorité centrale, exercée par un leader
commun, celui que l’Eglise appelait le Diable, mais les sorcières contemporaines
ne le connaissent pas et ne sauraient pas comment le reconnaître s'il
apparaissait.
Elles n'ont aucun système standard de mots de passe, que j’ai pu découvrir, pour
se reconnaître. Mais, lors des initiations, certains mots sont exigés de vous
pour pénétrer dans le cercle et il y a des mots que l’on prononce lorsqu’on se
rencontre qui pourraient être utilisés comme mots de passe. Bien sûr, une
connaissance des mystères prouvera que vous avez été initié. En réalité, elles
se connaissent toutes ou ont été présentées, elles n'ont donc pas besoin de mots
de passe.
En Italie, les sorcières disent, dit-on, « six et sept » ce serait leur mot de
passe, car il serait dangereux de dire treize, la somme de ces chiffres
s'élèvent bien sûr treize.
Si j’ai bien compris, en Angleterre, elles disaient cinq et huit pour la même
raison ; mais, en réalité, elles se connaissent surtout au sein du coven et
n’ont pas besoin de mots de passe. Très souvent elles ne connaissent pas
d’autres coven.
wica wicca Gerald Gardner