par Gerald Gardner (traduction Ameth)
Pour nous la
liberté religieuse, nos droits et la liberté d’une personne sont très
importants, mais on refuse toujours toute liberté aux sorcières. Elles sont
toujours persécutées juste parce qu’un curieux fut choqué, il y a des siècles,
de voir des gens danser nus autour d’un feu en un lieu isolé. Les gens sont
toujours choqués aujourd’hui par ce qu'ils voient sur les plages et ailleurs et
écrivent aux journaux pour se plaindre, mais, en général, on se moque d’eux. Les
plages sont des lieux publics et les gens ont le droit de se plaindre, mais le
sabbat était une fête privée et seuls les curieux qui voulaient être choqués
pouvaient les apercevoir.
Pendant des centaines d'années, les sorcières se sont réunies en privé ; ce sont
des personnes qui souhaitent quitter ce monde pour un monde de fantaisie. Pour
certaines, le soulagement qu’elles en tiraient était considérable et ces sorties
nocturnes occasionnelles furent un des buts de leur vie. Pour les primitifs, la
danse était une forme d'expression religieuse. Dans la tradition sorcière, c’est
un préliminaire nécessaire au moment culminant du sabbat, lorsqu’on produit de
la puissance, mais il peut y avoir eu d'autres buts, donner de la joie et
exprimer la beauté.
C'était le PÉCHÉ pour ceux que Chesterton appelait « cette équipe de calvinistes
indigne », même si St Thomas d'Aquin disait : « tous les danseurs ne sont pas
nécessairement damnés ». Certains peuvent être choqués et scandalisés par le
sabbat, mais il est bien connu que les Anglo-Saxons sont facilement choqués et
se plaignent aux autorités.
On m’a dit que les sorcières d'autrefois
connaissaient une plante appelée Khat qui, quand on la mélangeait avec de
l’encens, ouvrait l'œil intérieur, le subconscient. Mais, sauf si on la
mélangeait à une autre plante, le sumac, on ne pouvait pas s’en servir pendant
longtemps, car elle produit des hallucinations. Si vous vous serviez des deux
plantes comme il faut, il était possible de quitter son corps. Malheureusement,
les sorcières ne savent pas de quelles plantes il s’agissait, mais on dit que
ces deux plantes poussent en Angleterre.
On raconte que si un homme respire de l’encens où il y a du khat, alors la femme
devient plus belle, il est donc possible qu'il contenait du chanvre. Les
sorciers utilisaient une mixture dans le même but et leur mélange contenait du
chanvre et de nombreux autres ingrédients pour l'adoucir. Un grand nombre de
races primitives utilise des drogues pour parvenir à l'élévation de l'esprit :
la Coca en Amérique du Sud, le Peyotl au Mexique et bien d'autres substances
encore. Elles ont différents effets sur le système nerveux, provoquant ce qui
pourrait être une ouverture de l’œil intérieur ou peut-être des hallucinations.
L'alcool a pour effet d’augmenter la précognition, comme le prouve les rapports
de la Société pour la Recherche Psychiques.
Il y a aussi une autre accusation à l’encontre des sorcières, des templiers, des
vaudois, des gnostiques et d'autres encore, qui était « l’Osculum Infame ». Ce
devait être l’accusation dont on se servait contre ceux que les ecclésiastiques
n’aimaient pas. On utilisait semble-t-il cette accusation selon le principe que
tout bâton est assez bon pour battre un chien. On a tout d’abord utilisé cette
accusation contre diverses sectes hérétiques, puis contre les Chevaliers du
Temple. Les sorcières n'embrassent pas le derrière du Diable, d'abord parce
qu'elles n'embrassent jamais le derrière de quiconque et, deuxièmement, parce
que le Diable n'est pas là pour être embrassé.
Je ne peux pas être plus clair que cela, n'est-ce pas ? Comme je l'ai dit, il
n'y a aucun pacte avec le Diable ou avec quelqu’un d’autre. Cela vient, je
pense, des légendes, du genre de celle de Faust, qui peuvent avoir été inventées
par des ecclésiastiques pour effrayer les gens et pour qu’ils s’abstiennent de
penser aux pratiques magiques, ou peut-être pour expliquer pourquoi les gens qui
pratiquent une magie plus ou moins tolérée, dans l’esprit de celle des
Clavicules de Salomon, mais sans utiliser de médium, échouent en général. Ces
histoires étaient souvent inventées pour augmenter le pouvoir de certains
saints. Une d’entre elles raconte qu’un sorcier, après des années d'échecs,
avait fait un pacte avec le Diable et vendu son âme en échange de nombreuses
années de richesse et de puissance. Quand son temps est arrivé, il priait un
saint particulier qui convoquait le Diable et, par force ou par ruse, brisait le
pacte. Le sorcier donnait alors tous ce qu’il avait retiré de sa sorcellerie au
sanctuaire du saint et mourait en odeur de sainteté.
L'histoire de ces pactes est plutôt naïve, mais on y croyait et des Grimoires,
des manuels de semi-magie noire, étaient imprimés. Il y était expliqué comment
invoquer le Diable et conclure un pacte avec lui tout en le dupant. D'habitude,
la duperie était basée sur un jeu de mots ; par exemple, en donnant au Diable
votre corps et votre âme, que vous soyez enterré à l'intérieur ou à l'extérieur
de l'église, puis en réussissant à être enterré à l'intérieur des murs de
l'église, c'est-à-dire ni à l'intérieur ni à l'extérieur - autrement dit, vous
l’aviez trompé. Les auteurs de ces livres semblaient penser que le Diable était
trop naïf ou trop ignorant pour acheter le livre et le lire lui-même.
Depuis que j’ai écrit cela, j’ai lu le compte rendu d'un procès en France, où un
clerc a été employé par un homme mystérieux, vêtu de noir, pour recopier un de
ces livres. Il a été sérieusement affirmé par la cour que cet homme en noir
était le Diable qui essayait d'obtenir une copie de ce livre pour apprendre
comment se protéger d’une telle tromperie. L'accusé a été reconnu coupable
d’avoir essayé d'aider le Diable et a été exécuté.
wica wicca Gerald Gardner