Que sont les Sorcières ?

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 


Les sorcières m'ont dit que leurs arrières arrière-grands-parents avaient essayé d’envoyer la même idée dans l’esprit de Boney.
A l’époque de l'Armada espagnole, les forces d’invasion étaient au large des côtes avant que le culte n’en ait vraiment entendu parler. Elles savaient qu’il était inutile de s’en prendre au Roi Philip, qu’il n’était pas en contact avec les forces d’invasion et qu’il ne pouvait pas modifier les ordres donnés à l'Armada. Elles n'avaient pas la moindre idée de qui était aux commandes de la flotte. La seule chose qu'elles pouvaient faire était d’envoyer une idée générale : « Continuez », « Continuez », « Continuez », « Vous ne pouvez pas débarquer », « Vous ne pouvez pas débarquer », et espérer que cela aurait de l’effet. Si elles avaient pu, elles auraient déclenché une tempête, mais elles ne savaient pas comment faire. Naturellement, elles ont prié leurs Dieux d'envoyer des calamités sur l’Armada et cela incluait probablement des tempêtes. Je ne sais pas si les sorcières ont déjà provoqué des tempêtes, en tout cas je n'ai jamais entendu dire qu’elles l’ont fait et ni moi ni mes amies ne savons comment il faudrait s’y prendre.
J’aimerais bien avoir des informations à ce sujet (dates et lieux), merci.

Je ne peux pas affirmer qu'aucune sorcière n’a jamais envoûté quelqu’un ou fait avorter du bétail, tout comme je ne peux pas affirmer qu'aucun Evêque n’a jamais tué quelqu'un par magie ou à l’aide de poison. Je ne connais aucune sorcière faisant ce genre de choses, mais je sais que l'Evêque de Troyes et Rodrigo Borgia qui fut Evêque avant d’être Pape l’ont fait.
S'accoupler avec des incubes et des animaux domestiques n’est qu’un non-sens répugnant, tout comme l’accusation portée contre les sorcières de servir un maître diabolique. Cela a été inventé lors des persécutions, lorsque les juges n’étaient pas convaincus et que l’Eglise devait inventer un crime qui garantirait la mort des accusés. Les sorcières ont leurs propres Dieux et elles croient qu'ils sont bons, un Chrétien ne dirait rien de plus.
Il peut y avoir des malentendus ou, plutôt, de légères différences entre les rituels et les pratiques dans les différents coven ; mais, par exemple, les pratiques des Israélites britanniques, des Mormons, les Calathumpiens et les Frères de Plymouth forment-ils un tout harmonieux ? Pourtant ne sont-ils pas tous de foi Chrétienne ?
Dans la période de terreur, juste après la désastreuse Croisade des Enfants, le Pape Innocent III a fait de la chirurgie un crime. Il a dénoncé la vieille foi pré-chrétienne comme étant de l'hérésie et de la sorcellerie et a créé l’Inquisition pour l'écraser. Environ neuf millions de personnes sont mortes sous la torture.

L’ordre des Dominicains, fondés par St. Dominique, un dévot ascétique qui se flagellait tous les jours trois fois et qui avait l'habitude de déplumer des oiseaux vivants, a été chargés des persécutions et de propager l'histoire d'une conspiration contre le Christ. Certains croyaient, dit-on, vraiment une partie de ce qu'ils prêchaient, mais j’ai du mal à y croire, même si certains étaient vraiment très ignares.
Il est certain que grâce aux très nombreuses persécutions, certains ont pu s’approprier de nombreux biens comme cela avait déjà été le cas lors des précédentes persécutions contre diverses sectes hérétiques. Bien sûr, il est vrai que ces gens étaient coupables d'adorer leur propre Dieu de la façon dont ils le faisaient. Certains disent que l’Eglise avait tout simplement dressé des listes et avait torturé des sorcières et des Chevaliers Templiers jusqu’à ce qu’ils répondent « Oui » à toutes les accusations ce qui explique toutes les ressemblances dans les aveux. Mais ce n’est vrai qu’en partie. Les ressemblances importantes ne se trouvent pas dans les grosses accusations, mais dans les petits détails sans importance et il y a là de nombreuses ressemblances avec ce qui ce se fait encore aujourd'hui en Afrique, en Amérique et à Madagascar ce dont les Inquisiteurs n'avaient pas connaissance. Le fait est que tout le monde peut dire un grand mensonge, mais on ne peut pas inventer tous les petits détails pour tromper un bon investigateur et laisser échapper des parcelles de vérité apparemment sans importance. C'est pourquoi on enseigne aux soldats que s’ils sont capturés de ne donner que leur nom, rang et matricule: ne pas essayer et tromper l'ennemi en donnant une fausse information, parce que c’est de cette manière qu’on donne de vraies informations qui pourraient aider l’ennemi.
On apprend aux officiers à questionner les prisonniers, à trouver des parcelles de vérité dans des mensonges extravagants.
Les inquisiteurs étaient experts en interrogatoires, mais ils ne comprenaient pas toujours l'importance des petits détails qui leur était avoués. Ils devaient détruire l’hérésie et ils l'ont bien fait.
Il est souvent dit que les sorcières ont avoué les pratiques les plus abominables. C'est tout à fait exact, mais il faut rappeler pourquoi elles l’ont fait. Paul Carus dans « History of the Devil », page 323 (Archives de la International Folk Lore Association), qualifie le Malleus Maleficorum, ou Marteau des sorcières, de livre le plus infâme jamais écrit.
Il est souvent dit que les sorcières ont avoué les pratiques les plus abominables. C'est tout à fait vrai, mais il doit être rappelé pourquoi elles l’ont fait. Paul Carus dans l'Histoire du Diable, page 323 (Archives de l’International Folk Lore Association), appelle le Malleus Maleficorum, ou le Marteau de sorcière, le livre le plus infâme jamais écrit.
Il conseille de commencer un procès en demandant « si vraiment la personne jugée croit en la sorcellerie » et ajoute : « souvenez-vous qu’en générale les sorcières répondent non ». Si l’accusé nie, alors l'inquisiteur continue : « A chaque fois que des sorcières sont brûlées, des innocents sont condamnés ». Dire que la sorcellerie n’existe signifie immédiatement la mort de l'accusé, puisque selon le Marteau des Sorcières, « l'hérésie la plus grande qu’il soit est de ne pas croire en la sorcellerie (haeresis est maxima opera maleficorum non credere).
Cependant, si l'accusé affirme croire en l’existence de la sorcellerie, la torture le fera avouer. Plaider l'ignorance n'avait d'aucune utilité, pour le refus d'une confession a été compté un crime sous le nom maleficium taciturnitatis.
 

 

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