Croyances des druides
par Gerald Gardner (traduction Ameth)
La religion des anciens celtes était très différente de celle des scandinaves,
mais les druides étaient des prêtres, des médecins et des enseignants
responsables des bonnes ou des mauvaises récoltes, ils rendaient les femmes et
le bétail fertiles et provoquaient un sommeil (hypnotique) magique.
Les auteurs latins et gaéliques nous donnent une assez bonne idée de la haute
opinion qu’avaient les habitants du pays pour leurs Druides et, tant en Gaule
qu'en Irlande, on pensait que le culte venait de Grande-Bretagne. Ils y
envoyaient leurs « étudiants en théologie » pour apprendre ces doctrines à la
source la plus pure. Pline l'Ancien nous dit que la Grande-Bretagne « pourrait
avoir appris la magie en Perse ». Nous ne connaissons que peu de leurs
enseignements, mais ils croyaient en la réincarnation.
César nous raconte qu’ils croyaient cela : « les Ames ne sont pas annihilées,
mais passent -après la mort- d'un corps à un autre... ; par cet enseignement,
les hommes gagnent en courage et ne craignent pas la mort ». C'était ce qu’ils
croyaient ; ainsi les hommes d'Ulster ont poussé le héros Cuchulain à se marier,
car ils ne voulaient pas que la tribu perde un aussi grand guerrier et ils
savaient qu'il se réincarnerait à nouveau parmi ses descendants. Le Livre de la
Vache de Dun nous raconte que le célèbre Fin mac Coul s’est réincarné en Ulster
en la personne de Roi Mongan, deux siècles après sa mort.
Il y avait aussi une classe de devins appelée « Druidesses » que mentionnait
César dans son « De Bella Gallica », qui était considérée comme encore plus
ancienne que les Druides ; elles se métamorphosaient et semblaient avoir toutes
les caractéristiques des sorcières. Elles faisaient pleuvoir en aspergeant d'eau
des vierges nues ou autour d’elles. Les chrétiens les accusaient « de baptiser »
des enfants en paganisme. On ne pouvait entrer dans leur groupe que par
l’initiation et en apprenant et en pratiquant leur savoir secret. Les premiers
chrétiens redoutaient beaucoup leurs pouvoirs magiques qu’ils attribuaient au
Diable.
Si nous savions vraiment ce que les Druides croyaient et enseignaient, s'il n’y
avait qu’une seule forme de croyance et s'il existait diverses églises parmi
eux, il serait plus facile de dire s'il y avait ou non un lien avec la
sorcellerie. La sorcellerie peut avoir été une forme de pensée purement
classique, d’une forme extrêmement élevée ou très basse, la religion imaginaire
de nombreuses femmes, une vile hérésie ou plus simplement la religion des
habitants du pays, mais qui n’intéressait plus aucune personne convenable. Il
est tout à fait possible que ce soit plusieurs de ces éléments à différentes
époques et parties du pays.
A mon avis, c’était la religion des peuples proto-celtes qui avaient leurs
propres dieux et les Druides pensaient qu’il était bon et juste que les gens
aient et adoraient leurs propres dieux.
Mais, lentement, des idées celtiques s’y sont immiscées. Je pense que le mythe
de la déesse est clairement une de ces idées. Il s’agissait d'une déesse
celtique mineure qui par sa beauté et sa douceur a provoqué de grands
changements dans le culte des chasseurs primitifs.
Ce n’est qu’une simple conjecture de ma part et je donne cet avis personnel, car
on ne me permet pas de détailler les rites et les prières sur lesquelles je base
cet avis. Cela peut aussi, bien sûr, être le contraire, il y a pu y avoir un
culte celtique traditionnel où des croyances et des pratiques plus primitives se
sont insinuées lorsqu’il y a eu contact après l'invasion romaine et
l'introduction du Christianisme, et il faut aussi tenir compte de l’influence
des religions à mystères grecques et romaines.
Après l'invasion saxonne, il y a probablement eu un afflux de Chrétiens
romano-briton, qui ont adhéré au culte sorcier en pensant que l'invasion était
une punition car ils avaient abandonné les anciens dieux et que les dieux des
sorcières étaient les vrais anciens dieux sous d'autres noms.