Il faut noter que Jeanne d’Arc lors de son procès a volontiers admis avoir dansé autour de « l’Arbre des Fées ». Un de ses compagnons qui avait ainsi honoré « les fées » a été brûlé comme un sorcier alors que Jeanne était encore en vie. Au début de sa carrière, il a eu un complot parmi les hommes de l’armée française pour l’assassiner car elle était une sorcière. Tout au long de son histoire, elle semble avoir été conseillée et guidée par un certain nombre de personnes. Certains ont pensé qu’il devait s’agir d’une puissante société secrète. Bien sûr, elle a dit qu’il s’agissait de « saints », Saint-Michel et Sainte-Catherine, qui sont tous deux d’anciennes divinités dissimulées sous un voile chrétien. St. Michael prenant la place du Dieu Soleil et Sainte-Catherine celle de Cerridwen, la Déesse celtique de la Nature, d’où la popularité de ces deux saints comme patrons des églises et des chapelles construites au sommet des collines, les anciens « Hauts Lieux ». Il faut se souvenir que Jeanne a soigneusement éludé la question : « Est-ce que Saint-Michel vous est apparu nu ? » Il est évident que lors de son procès Jeanne n’a pas directement menti, mais elle a répondu par une pirouette et a esquivé la question comme l’aurait fait un avocat. Une lecture attentive de ses réponses dans les minutes du procès soulève certains points intrigants et je recommande cette lecture aux érudits que cela pourrait intéresser.
Selon l’aveu de Jeanne, elle remplissait les exigences de l'Eglise catholique en ce qui concerne la confession, la participation à la messe, etc. à minima, et quand elle a écrit une lettre à ses amis elle leur a dit que ce n’était que pour « faire semblant » et qu’elle ne souhaitait pas qu’ils y croient, elle disait « Jésus Marie » et faisait le signe de croix de façon peu orthodoxe. Drôles de pratiques pour une catholique fervente!
Ce qui a particulièrement scandalisé les prêtres qui l’ont jugée c’était sa persistance à porter une tenue vestimentaire masculine. Il existe une tradition dans le culte des sorcières où une prêtresse peut incarner le Dieu ou la Déesse, mais un homme prêtre ne peut incarner que le Dieu. Ainsi, Jeanne, vêtue en homme peut très bien avoir, comme le pense Margaret Murray, incarné le Dieu des sorcières, surtout si l’on tient compte du curieux blason qu’elle a adopté, à savoir une épée debout avec sa pointe encerclée par une couronne et une fleur de lys de part et d’autre. Ce motif est identique à l’As d’Epée des anciens symboles mystiques des cartes de Tarot qui sont encore utilisés par les occultistes et qui sont les ancêtres des cartes à jouer actuelles.
Les occultistes et d’autres ont montré beaucoup d’ingéniosité pour expliquer l’origine des cartes de Tarot et il y a au moins un curieux parallèle trouvé dans un vieux « Livre des Invasions » irlandais qu’on considère dater du 12e siècle, les quatre talismans magiques que les Tuatha de Danaan, les anciens Dieux irlandais, ont apporté avec eux en Irlande étaient l’Epée de Nuada, la Lance de Lug, le Chaudron du Dagda, et la Pierre de Fal, qui sont comparables à l’Epée, la Baguette, la Coupe et le Pentacle, ce que A. E. Waite appelait « Les quatre symboles palmaires du Tarot ». Et l’Epée de Nuada, « à qui personne n’a jamais échappé ou en a guéri », n’est autre que l’épée de l’Ancien Dieu de la Mort Lui-même, qui est encore portée symboliquement par Son représentant dans les rites de sorcellerie.
La signification de l’As d’Epées dans l’ancien symbolisme du Tarot était « Triomphe », et, étant le symbole de l’Ancien Dieu, c’était comme si Jeanne était sa représentante vivante, le symbole était tout à fait approprié, les deux fleurs de lys étant, bien sûr, Les emblèmes nationaux de la France.
L'Eglise a jugé et condamné Jeanne pour hérésie, en partie parce que qu’elle voulait s’en débarrasser et en partie parce que son hérésie était facile à prouver. Aujourd’hui, si un homme a commis une douzaine de meurtres il est rarement jugé pour plus d’un à la fois, ce n’est que si on ne peut pas obtenir le verdict escompté que le crime suivant, plus facile à prouver, est mis en avant. Il en a été de même avec Jeanne, son hérésie était évidente et ils s’en sont débarrassée comme ils le voulaient. Il était donc inutile de parler fées et de sorcellerie. Vingt ans plus tard, quand la position du roi était plus solide, il était si irrité par les railleries des autres têtes couronnées qui se moquaient du fait qu’il avait placé sur le trône par une sorcière qu’il a ordonné un nouveau procès, avec de nombreuses fausses preuves. Jeanne est devenue une héroïne nationale et, comme l’a dit Bernard Shaw, elle aurait vraiment été amusée d’apprendre qu’elle était une sainte chrétienne.
wica wicca Gerald Gardner