« Dame Habonde » était Abundia, la Déesse de la Fertilité et « Bensozia » était « Bona Socia », « La bonne voisine ». Toutes ces expressions sont des titres de la Déesse Sorcière et des euphémismes pour son vrai nom, et ses adeptes, les sorcières, sont appelées « les bonnes dames ». Les autres termes désignant la Déesse étaient « La Reine Pédauque », la Reine au Pied D’Oie (le « pied d’oie » étant lui un euphémisme pour son signe, le Pentagramme) et « Frau Hilde » ou « Holda » dans les régions Teutoniques. Le Dr. W. Wagner dans « Asgard and the Gods: the Tales and Traditions of our Northern Ancestors » dit « ... que ceux qui ont été mutilés de quelque manière que ce soit ont retrouvé toutes leurs forces et pouvoirs en se baignant dans sa fontaine de vie et que des hommes âgés ont retrouvé une fois de plus leur jeunesse disparue ». Il s’agit précisément de la Déesse de Renaissance et de Résurrection des sorcières, et c’est la même histoire qui a été racontée sur le chaudron magique de Cerridwen, l’Ancienne Déesse Britannique. Dans les deux cas la signification cachée dans ces histoires est la même, le don de la Déesse est la renaissance dans un nouveau corps, la réincarnation. « Avec des membres robustes et un cerveau plus brillant, la vieille âme reprend la route. »
Accessoirement ce peut être là le sens profond de l’ancien récit britannique d’Avalon, le Lieu des Pommes. Chaque ancien conte celte parle de l’après monde comme d’un lieu où il y a des pommiers, mais personne ne semble savoir pourquoi. Si le lecteur veut bien faire l’expérience de couper une pomme en deux, il verra la réponse: le cœur de la pomme forme le signe du Pentagramme, le symbole de la Déesse de Renaissance et de Résurrection. «Avalon » était le lieu où les âmes allaient se reposer entre deux incarnations sur terre. Aujourd’hui, dans le rituel des sorcières, la Prêtresse se tient tout d’abord les bras croisés sur la poitrine et les pieds joints, pour représenter le Dieu de la Mort, puis elle écarte les bras et les pieds pour représenter la Déesse de la Résurrection. Dans cette position, le corps humain ressemble au dessin du Pentacle ou Pentagramme. Comme c’était le lieu où l’âme vieille et lasse renaissait dans un corps jeune, sa force et son courage renouvelés, Avalon a également été appelé chez les celtes « Tir-nan-Og », la terre de la Jeunesse.
Wagner, dans Asgard et les Dieux (1880), souligne que Holda ressemble à une autre Déesse de Résurrection, Ostara, qui, selon Bède le Vénérable, a donné son nom à notre fête de Pâques. Elle était la Déesse du printemps, mais ses légendes ne sont consignées nulle part.
Seul un monument, et qui n’été redécouvert qu’il y a peu de temps, subsiste de cet ancien culte, les pierres Externes qui ont été trouvées dans la forêt Teutoberg à l’extrémité nord des collines boisées. Il est dit dans la chronique d’un village voisin datant du siècle dernier, que les paysans ignorants se rendaient coupables de nombreux délits quand ils rendaient honneur de la déesse païenne Ostara ... Les roches ont peut-être été appelées pierres de l’Est ou d’Eostern et peuvent avoir été consacrées à Ostara. Là, comme ailleurs, les prêtres et prêtresses de la déesse se rassemblaient probablement à l’époque païenne, ils répandaient des fleurs de mai, allumaient des feux de joie abattaient des animaux en son honneur et marchaient en procession la première nuit de Mai qui lui était dédiée… Des décrets ont été publiés au huitième siècle interdisant ces pratiques, mais en vain, les gens ne voulaient pas renoncer à leurs anciennes croyances et coutumes. Plus tard on a dit que les prêtresses étaient des sorcières, que les feux de joie qu’elles allumaient et qui diffusaient leur lumière à de grandes distances, étaient d’origine infernale et le festival de Mai était assimilé au Sabbat des sorcières.
Si des animaux étaient abattus lors de ces festivals, c’est sans doute dans le but de fournir quelque chose à manger, les feux de joie servaient à cuire, car il n’y avait pas et il n’y a pas de réunion sorcière complète sans une sorte de repas convivial. Lorsque les gens venaient de très loin à un rassemblement, ils voulaient un repas consistant et de la viande et des boissons faisaient partie de l’attrait des sabbats des sorcières. L’Eglise a essayé d’étouffer cette dangereuse attraction en racontant que la viande et les boissons des sorcières étaient en fait toutes sortes de substances horribles et révoltantes, pour que le Sabbat semble abject et que les gens ne veuillent pas y aller. Mais la grande monstruosité de ces histoires contrariait ses propres buts, car pourquoi voulez-vous que des gens sortent de leur lit bien chaud, de nuit et marchent de longues distances pour le plaisir exquis de manger de la boue et baiser le derrière d’un bouc ? Les gens allaient aux Sabbats des sorcières pour une raison naturelle et compréhensible, car ils s’y amusaient.
Je pense qu’il est intéressant de noter que, alors que la plupart des représentations illustrant les oeuvres des adversaires de la sorcellerie semble, à première vue, être des œuvres de fantaisie et d’imagination, voire même de folie, en en étudiant un certain nombre avec une sorcière, nous avons remarqué tous le deux que différentes choses étaient exactes.
En fait, c’est comme si l’homme qui a fait ces dessins avait été présent et avait vu quelque chose qu’il ne comprend pas, ou peut-être avait-il parlé à quelqu’un qui avait vu. (Bien sûr, il a pu été présent lors de procès.)
Je ne parlerai pas de la plupart de ces choses, mais je mentionnerai ceci : J’ai été étonné, dans un premier temps, par le grand nombre de ces dessins qui montrent les squelettes d’animaux, généralement avec encore quelques fragments de chair accrochés. Ils sont généralement représentés comme s’ils étaient en vie et en mouvement. Je pensais que ce n’était que pour rendre l’image horrible jusqu’à ce que j’assiste à une rencontre sorcière dans un bois où un mouton entier a été passé au « barbecue » sur un feu de joie (et c’était vraiment très très bon). Il a été cuit sur une énorme broche en fer puis la chair a été découpée sur les os. C’était un spectacle étrange avec les flammes qui éclairaient jusqu’à la cime des arbres et j’ai soudain vu la carcasse du mouton, au travers du feu de joie, ses côtes mises à nues, les os des quatre pieds qui pendaient. Le scintillement du feu et la fumée faisaient qu’on avait l’impression que la carcasse semblait se mouvoir comme si elle était encore vivante, c’était exactement ce que montrait la vieille « peinture sorcière » si ce n’est que là le mouton n’avait pas de tête mais il est possible qu’autrefois ils aient pu cuire l’animal avec sa tête.
wica wicca Gerald Gardner