Pensée Magique (suite - 3)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

Le totémisme existait chez les populations de l’Age de Pierre et ils se transmettaient des traditions secrètes d’une génération à l’autre. Il est plus que probable que les Mystères d’Egypte, de Sumer, d’Eleusis, de Samothrace, des Cabires, de Bacchus, etc., ne sont que des développements de ces traditions primitives. Il semblerait qu’au cours des âges, il y a eu une fusion des croyances occultes. Il a longtemps été un article de foi promulgué par diverses sociétés mystiques issues de la tradition de Mme Blavatsky, que les secrets de sciences merveilleuses ont été transmises de générations en générations, jusqu’à l’époque moderne, par une série « d’Adeptes » Théosophes. Bien que je doute de cette dernière idée, je pense qu’une tradition secrète a été transmise, mais tout dépend de ce que vous définissez par « Adepte ». En général il s’agit d’un homme merveilleux et on cite les noms de Francis Bacon, du Comte de Saint-Germain, Roger Bacon et d’autres. Mais si ces derniers étaient des « Adeptes », les Théosophes ne peuvent pas dire de qui ils ont reçu leur « Adeptitude » et à qui ils l’ont transmise à leur tour et j’aimerais bien avoir des renseignements sérieux à ce sujet. Toutefois, je pense que certaines connaissances secrètes et sacrées ont été transmises par des personnes tout à fait ordinaires. Je pense qu’il est des plus probables qu’il y avait de nombreuses lignées de transmission, dont les détenteurs se sont réunis et ont discuté de leurs traditions. Ils se sont trouvés en contact ou même en conflit, les uns avec les autres, ces personnes ont acquis des idées les uns et des autres. Les écrivains grecs et romains, et même des plus récents, ont dit « que lorsqu’on parlait des anciens mystères, il faut comprendre qu’il s’agissait d’une seule et même série de cérémonies, d’un seul et même processus initiatique et de révélations, et ce qui est vrai de l’un de ces Mystères s’applique avec la même certitude à tous. Ainsi, Strabon raconte d’étranges orgies en l’honneur de la naissance mystique de Jupiter qui ressemblent à celles de Bacchus, à celles de Cérès, de Rhéa, de Vénus et d’Isis. Euripide dit que les rites de Cybèle sont célébrés en Asie Mineure et sont identiques aux Mystères grecs d’Adonis, de Dionysos et aux rites crétois des Cabires ». Nous avons de nombreuses preuves que ces anciens mystiques étaient en possession d’une grande sagesse occulte et connaissaient des pratiques magiques ou semi magiques, et que, lorsque les mystères ont été détruits vers le quatrième siècle et qu’il a été interdit de les pratiquer en public, il est naturel de s’attendre à ce qu’ils deviennent clandestins et continuent dans les classes inférieures de la société qui sont partout plus conservatrices. Le mot « païen » vient du latin « paganus » qui désigne un villageois ou un paysan.

Les rites qui étaient destinés à être conduits dans un temple gigantesque pouvait, légèrement modifiés, être pratiqués dans une lande déserte, ce qui signifie que les gens devaient aller à une certaine distance pour y assister. Le lieu le plus propice pour de nombreuses personnes pour assister en secret aux rites était souvent un carrefour où les gens pouvaient venir de toutes les directions, ce qui est d’autant mieux que les carrefours sont sacrés pour Diane sous sa forme d’Hécate, la Déesse de la Sorcellerie. Il faut noter que les premières mentions de sorcellerie disent souvent que les sorcières se rassemblaient à la croisée des chemins et que la Déesse sorcière est la Déesse de la Lune et de la Nuit. Même si elle a de nombreux noms, elle est étroitement identifiée à Diane, n’est-elle pas la compagne de l’ancien Dieu de la Chasse ? Lewis Spence, dans l’Encyclopédie de l’Occultisme, parle de Bensozia, Diablesse Principale de certaines réunions Sabbatiques en France aux 12ème et 13ème siècles. Elle a été la Diane des anciens Gaulois et a aussi été appelée Nocticula, Hérodias et la Lune. Il dit que l’on peut lire dans les manuscrits de l’église de Couserans que des dames du 14ème siècle allaient, dit-on, à cheval aux festivités nocturnes de Bensozia. Chacune d’elles devait inscrire son nom dans un catalogue Sabbatique au côté de celui des sorcières. Après cette cérémonie, elles pensaient elles-mêmes être des fées. On a trouvé à Montmorillon dans le Poitou, au dix-huitième siècle, sur un fragment d’un ancien temple, un bas-relief où l’on voit une femme nue sculptée, il semble que ce soit l’authentique divinité du culte de Bensozia. » Violet Alford et Rodney Gallop, disent dans Folklore, Vol. XLVI, 1935, dans « Traces du Culte Dianique de Catalogne au Portugal », disent: Sur le porche de l’église à Moissac (sur la Garonne près d’Agen), il y a une sculpture d’une femme nue, un crapaud faisant office de feuille de vigne et un diable est à ses côtés. Sur un mur à Castel-Gaillard, il y a une femme galopant sur une lance. Du Mège voulait déplacer cette sculpture dans le Musée de Toulouse, mais les habitants du village ont refusé de la laisser partir, disant que s’ils en étaient dépossédés, la grêle détruirait leur récolte et la rivière déborderait. (Du Mège, Archéologie Pyrénéenne, Toulouse, 1158).

 

 

 

 

 

 

 

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