Pensée Magique (7)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

Dans « Gypsy Sorcery », Charles Godfrey Leland dit (p.178) :

 

On peut vraiment dire les Saints Pères et les Inquisiteurs ont systématisé et décrit ce qu’était la Magie Noire. Sous une telle autorité la croyance en la Magie Noire s’est développée, remplissant les gens de crainte abjecte ou de curiosité malsaine. Le Conseil de Constance et le Formicarium ont donné la liste des crimes des sorcières : « Double Vue : Capacité à Lire des Secrets et à Prévoir des Evénements, Pouvoir de Causer des Maladies, Tuer par la Foudre et causer des Tempêtes Destructrices, se Transformer en Oiseaux et en Animaux, Causer un Amour Illicite, Causer la Stérilité des Etres Vivants et des Champs et dévorer les Enfants.

 

Ce Conseil n’avait apparemment jamais entendu parler de sorcières volant sur des balais sinon ils en auraient aussi parlé. Ce Conseil fut réuni par l’Empereur Sigismond et s’est tenu de la Toussaint 1414 à 1418, soit trois ans et demi. Il s’agissait surtout de mettre un terme au schisme causé par de nombreux Papes rivaux. A cette époque il y en avait trois : Balthasar Cossa (Jean XXIII), Pedro di Luna (Benoît XIII) et Angelo Corrano (Grégoire XII). S’attendant à des complications, un archevêque a amené avec lui six cents soldats à cheval à lui tout seul. D’autres ont fait plus ou moins la même chose. Finalement on a décidé que chaque cardinal pouvait être escorté au maximum par dix cavaliers, chaque évêque par cinq et chaque abbé par quatre, en raison des problèmes d’approvisionnement que cela causait. C’est ce Conseil qui a donné à Jean Huss « un sauf conduit » pour venir jusqu’à eux et pour expliquer ses positions. Il fut assez stupide pour leur faire confiance et fut rapidement brûlé vif. Les idées religieuses de Jean Wycliffe furent condamnées, et comme il était mort on a décidé que ses os seraient exhumés et profanés. Jérôme de Prague, qui était un compagnon de Jean Huss, fut à ce point terrifié par le terrible destin de Huss qu’il renia ses « erreurs ». Il a été excommunié, frappé d’anathème puis brûlé vif. Le Conseil a destitué les trois papes et en a désigné un neuf, le cardinal Colonna (Martin V) et a fait en sorte qu’à l’avenir, il ne puisse plus y avoir qu’un seul pape à la fois. Tel était le type de Conseil dont les décisions ont poussé les gens à croire à la magie noire et la sorcellerie et en toutes sortes de superstitions.

Par exemple, en 1571, un magicien ambulant a fait quelques tours de cartes de base à Paris. Il fut torturé jusqu’à ce qu’il admette qu’il avait participé à un Sabbat de sorcières. Il fut ensuite brûlé et à cause de ce qu’il avait révélé un certain nombre de personnes ont été brûlées sur les mêmes accusations. En fait, il semble que ce qu’il a dit lui ait été dicté sous la torture et il est probable qu’un certain nombre de personnes innocentes ont été brûlées suite à ces aveux. Entre 1580 et 1595 plus de neuf cents personnes ont été brûlés vives en Lorraine et un très grand nombre de personnes a quitté la région en raison de cette chasse aux sorcières.

A la même époque, de nombreux nobles et princes de l’église ont trouvé un intérêt plus ou moins secret pour l’occultisme sans se référer à l’ancienne tradition païenne de sorcellerie. Par exemple, malgré le fait qu’en 1423 St. Bernard de Sienne avait prêché contre les cartes de Tarot à Bologne, les traitant d’invention du Diable, en 1484 le célèbre miniaturiste Antonio Cicognara a été chargé de peindre un très beau paquet de ces cartes pour qu’elles soient offertes au cardinal Ascanio Sforza. Certaines cartes de ce paquet magnifique ont été exposées en Amérique en 1954. Il est vrai que les cartes de Tarot peuvent aussi être utilisées simplement pour jouer, mais leur plus grande utilisation, comme le savent ceux qui étudient l’occulte, est pour la divination.

 



 

 

 

 

 

 

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