Druidisme et les celtes Aryens (4)

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

Il semblerait que la prière de Boadicée a été exaucée. Sa révolte a donné à la puissance romaine le plus grand choc qu’elle ait connu depuis des années, et, même si Boadicée elle-même semble y avoir perdu la vie, elle a conduit directement au remplacement du tyran Suetonius Paulinus par des employés qui ont gouverné sagement pendant les dix années suivantes.
Autrefois, les chercheurs pensaient que le druidisme venait de l’Est. R. Borrow, dans son « Asiatic Researches », montre qu’il y a une grande ressemblance entre le culte des druides et celui des Magi Persans (Pline autrefois faisait remarquer la même chose) et le Général Charles Vallency croyait qu’ils furent d’abord Brahmins, puis Chaldéens, puis Magi. Personnellement, je pense qu’il y avait autrefois un culte antique venant probablement de Sumer et du Proche Orient et, qu’à certains moments, certaines cérémonies se déroulaient dans des bosquets sacrés, des « paradis » comme on les appelait. Ils étaient situés de préférence sur une colline, où à certains moments on célébrait un mariage sacré, symboliquement ou autrement, afin de conférer la royauté sacrée au monarque. On pensait que de cela dépendait la prospérité générale du pays. En Grande-Bretagne, ce bosquet sacré était composé de chênes, en Irlande d'if et dans l'est on employait d'autres arbres. Plus tard, ces bosquets sacrés furent plantés près de chaque ville et c’est sous l’influence du christianisme ou du judaïsme qu’on l’a appelé « Paradis ». A l'origine, il s’agissait probablement de bosquets naturels. Il y a un certain nombre d’anciens noms de lieux appelés « paradis », notamment un à Glastonbury. Il y en a aussi un près de ce musée, fréquenté autrefois par les sorcières. Les premiers juifs faisaient de même, mais ayant des collines à portée de la main, ils plantaient habituellement leurs bosquets sur des « hauts lieux ».
Il y a très longtemps, la descendance était tracée non via le père, mais via la mère. Elle était la prêtresse qui donnait la royauté au roi, en le choisissant pour compagnon lors du mariage sacré. L’héritier du trône n’était pas le fils du roi, mais l'homme qui épousait la fille de la reine-prêtresse. Plus tard, avec l'effondrement des anciennes civilisations, comme celle de la Crète Minoenne par exemple, avant l’invasion aryenne de l'Europe, des idées patriarcales et la descendance via les hommes furent imposées à la société par les envahisseurs. Les sacerdoces masculins se sont développés. Les mythologies furent modifiées pour s'accorder aux nouvelles idées même si le peuple craignait et vénérait toujours les anciennes puissances féminines et qu’il avait une certaine tendance à le montrer.
Est-il impossible que les Proto-Celtes, alors qu’ils devinrent plus forts en Grande-Bretagne, aient imposés toujours plus leurs propres idées patriarcales ? Dans un pays nuageux et humide, le dieu soleil aurait été accueilli et vénéré. Le soleil et la lune furent identifiés aux principes sexuels jumeaux qui étaient la véritable base du culte antique. Le soleil était probablement vénéré comme le chef des astres dans le ciel, mais il faut se souvenir que les Celtes d’Irlande semblent avoir plus vénéré la lune, car, pour les Irlandais, le soleil se contentait de donner de la lumière pendant la journée, à un moment où l’on en a pas besoin, alors que la lune donnait de la lumière la nuit, quand on en avait besoin. Je pense que des prêtres des Proto-Celtes (appelez-les « Proto-Druides » si vous voulez) ont converti la nation à un culte solaire vers 1200 avant J.C., car le cercle externe de Stonehenge datant de 1200 avant J.C. est orienté vers le soleil. Cela ne pouvait que signifier qu’un groupe d’hommes adorait surtout le dieu-soleil et qu’un groupe de femme adorait une déesse-lune. Il s’agissait en réalité de la même religion, tout comme de nos jours nous pouvons avoir un monastère de moines qui se consacrent par exemple à Saint Joseph et un couvent qui se consacre à Sainte Anne et, pourtant, les deux de groupes sont chrétiens. Mais je pense que, même à cette époque, les sorcières étaient les sages-femmes du village et les prêtresses qui pratiquaient principalement dans leur propre cercle. Même si elles assistaient aux principaux festivals et avaient leur propre place spéciale lors des cérémonies, elles ne participaient pas à l'éducation ni à la politique de la nation. En tout cas, selon les dires des Romains lorsqu’ils parlaient des ordres de « druidesses » (qui pouvaient bien être des sorcières), elles n’essayaient apparemment pas de les importuner, alors qu'ils massacraient les druides parce que les druides incitaient les Anglais à résister et se mêlaient de politique. Les druides ont peut être évolué à partir d'une branche de l’Ancienne Religion qui est devenue le culte sorcier. Ils ont pu adopter certaines de ses idées, l'utilisation du cercle, par exemple, pour produire et conserver la puissance. Qu'ils aient eux-mêmes réalisé qu’il y avait une grande puissance dans le cercle, nous pouvons en être certains si l’on considère leur utilisation de Stonehenge, etc….
Robert Graves et d’autres ont pensé qu’il y a eu une prêtrise mâle qui graduellement a usurpé les privilèges de l’antique matriarchie et a assuré l'exercice de ses pouvoirs. Est-ce que les druides ont pu assurer une telle prêtrise ? Quand elle fut détruite en Grande-Bretagne par les Romains, ont-ils laissé les prêtresses à l’ancienne manière, qui avaient été écartées, reprendre possession du pays ?


 

  

 

 

 

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