par Gerald Gardner (traduction Ameth)
On me demande souvent « d’où venaient les
druides ? », « Est-ce que les sorcières étaient de foi druidique ? ». Je ne peux
que répondre : « si nous savions seulement ce que croyaient exactement les
druides, je pourrais vous le dire, mais il n’y a que très peu de choses que nous
sachions sur ces personnages mystérieux ». Les auteurs antiques nous ont dit que
les druides révéraient le soleil et nous savons qu'ils étaient les prêtres des
peuples celtes. A l’âge de fer, à la période de Hallstatt au 5ème siècle avant
J.C., ils ont envahi la Grande-Bretagne et ont occupé les régions du sud-est.
Plus tard, vers 250 avant J.C., à l’âge de fer à l’époque de la Tène, les Belges
ont envahi la Grande-Bretagne et occupé le sud, chassant les autres au Nord et à
l'ouest.
Il s’agissait de Britons avec du sang Teuton et ce sont les « Britons » dont a
parlé César. La Tène fut le centre druidique de la Gaule. Vers 50 avant J.C.,
juste après l'invasion infructueuse de César, il y a eu une nouvelle invasion
belge. Ceux-ci ont conquis toutes des terres entre la plaine de Salisbury et le
Surrey. Même si un certain nombre de personnes ont été chassées par ces
invasions, les peuples envahis se sont généralement réfugiés dans leurs forts
sur les collines, qui étaient presque inexpugnables vu les moyens d’attaques des
envahisseurs. Mais la faim et la soif les ont forcés à se rendre, car ils
n’avaient aucun moyen de s’approvisionner en eau. Les forts ne furent conçus que
pour se défendre contre de courtes incursions. Ceci signifie qu'il est peu
probable que de nombreux défenseurs furent tués, mais ils ont peut être été
réduits en servitude. L’arrivée de vagues successives d’envahisseurs guerriers,
particulièrement quand ils ont commencé à avoir des armes de fer, a transformé
les peuples paisibles de l'âge en bronze de Grande-Bretagne en un peuple
guerrier et chaque tribu se querellait avec ses voisins. Le grand nombre de
forts sur les collines, dont il a été question plus haut, qui ont été construits
à cette période témoigne de cet état de fait. Les druides avec un archi-druide à
leur tête furent l’une des forces unificatrices, si bien que même les petits
rois ont dû leur obéir.
Les gens ont de nombreuses idées fausses au sujet des druides. Par exemple, on
pensait tout d’abord, lorsque l'archéologie britannique en était à ses
balbutiements, que ce sont les druides qui ont construit Stonehenge.
Aujourd'hui, les archéologues datent la plus ancienne partie de Stonehenge à
environ 1800 avant J.C., et, comme nous l’avons vu, les druides ne sont pas
venus en Grande-Bretagne avant les premières invasions de l’âge de fer dont il a
été question plus haut. Mais, dans leur livre « Prehistoric Britain », Jacquetta
et Christopher Hawkes ont dit ceci au sujet des druides et de Stonehenge :
Qu’en est-il des druides, ces prêtres mystérieux de l'âge de fer celtique, avec leurs barbes et leurs longues robes, chéris par bon nombre d’entre nous comme le peuple des grands cercles de Stonehenge ? C’est l’imagination de Stukeley qui fut la source de telles idées pittoresques (les druides attirent immanquablement les romantiques), et pour cette raison les scientifiques ont pris un grand plaisir à les dédaigner et les contester. Pourtant, la découverte à Stonehenge de poteries datant incontestablement de l’âge de fer ainsi que …. des trous remplis de pierres datant de l'âge de fer, a ébranlé un tel scepticisme. Il est maintenant possible et autorisé de croire qu'il y a eu une ultime période où Stonehenge fut administré par des prêtres celtiques, bien qu'ils n’aient que peu pris part à sa conception. Il semble donc que les hypothèses de Stukeley étaient plus proches de la vérité qu’on le pensait.
La plus ancienne mention des druides vient d’un grec, Sotion d'Alexandrie, vers
200 avant J.C.. A l’époque de Sotion, les druides étaient déjà très réputés
comme philosophes. La plus grande partie de ce que nous savons du druidisme
vient de Jules César et de Pline, mais on retrouve beaucoup du savoir
traditionnel des bardes gallois dans des livres comme le « Barddas », qui a été
écrit par Llewellyn Sion of Glamorgan, un barde et érudit gallois de la fin du
16ème siècle après J.C. Ce manuscrit a été publié et traduit par J. A. Williams
AP Ithel pour la Welsh Manuscrits Society. Il s’agirait des antiques
enseignements druidiques, mais les érudits contemporains en doutent. Toutefois,
on y trouve des idées qui ne sont pas d’origine chrétienne, dont la
réincarnation. Ce que dit César dans son « De Bello Gallico » est sujet à
caution, car ses motivations étaient de toute évidence politiques. Pline, de son
côté, vivait plus tard, vers 77 après J.C.. César raconte l'histoire horrible et
bien connue sur la façon dont les druides faisaient des sacrifices humains en
enfermant des hommes vivants dans des mannequins d’osiers puis y mettaient le
feu. Mais il s’agit là d’une manière bien peu commode de faire des sacrifices
humains, car -dans ce cas- la première chose qui se serait produite après qu’on
ait mis le feu à un tel mannequin, c’est que le mannequin serait tombé et les
détenus se seraient enfuis. Les Romains avaient intérêt à propager des histoires
atroces au sujet des druides, car les druides étaient une force d'unification
pour les tribus de Gaule et de Grande-Bretagne et ce n’est que parce qu’ils se
sont divisés que Rome a pu vaincre les tribus britanniques et gauloises.
wica wicca Gerald Gardner