Récapitulation

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 


De vieux livres parlent d'une danse sorcière en cercle où tous regardent vers l'extérieur... Je ne connais personne qui y a assisté. Il y a bien une sorte de danse où les partenaires sont dos-à-dos et les couples sont coudes dans les coudes. Je l'ai dansée, mais je pense qu’il faut être très jeune pour l’apprécier.
J’ai aussi vu une sorte de Volta que l’on danse seul. On avance de trois pas et on recule d’un pas, mais je ne l’ai jamais vu danser en couple, peut être par manque de pièce suffisamment grande et de musique appropriée.
S'il y en avait la place, je pense que ce serait la danse la plus appropriée et je pense que ce qui a été dit il y a trois cents ans est toujours vrai : « Une nouvelle danse sorcière nous vient d’Italie via la France et elle fait fureur, tout le monde la danse ». Avant cette époque, toutes les danses étaient des quadrilles, je pense que la Volta était la première danse où l’on se tenait vraiment et que c’est à partir de là que la valse s’est développée. Tout d’abord la valse a été critiquée comme « la danse la plus indécente » parce que les partenaires se tenaient tout le temps.
J'ai trouvé ces vers dans le livre d’une sorcière. La propriétaire ne se souvient plus d'où ils proviennent et s'ils étaient anciens ou modernes, s'ils avaient été écrits par quelqu'un qui avait vu la danse ou simplement par quelqu'un qui avait beaucoup d’imagination. Je cite donc cet auteur inconnu en le remerciant et en le félicitant pour sa description ou son imagination. Voilà :

« Le crépuscule est passé et le cœur de la nuit
Dessine son zénith au-delà du courant
Dansent les sorcières sauvages, doux comme un rêve
Dans un jardin, nues sous le signe de Diane,
Les Encensoirs en flamme sur l'autel éclairent
Des lueurs sur les eaux, dans la brume mouvante,
Des rires et des épaules blanches qui se meuvent éclatantes.
Oh joie et étonnement que cette vue est splendide ! ».

Son auteur ne croyait de toute évidence pas aux histoires de vieilles sorcières repoussantes.
Dans le volume LXIII de Folk-Lore de décembre 1952, on peut lire un article extrêmement intéressant du Dr Margaret Murray, avec une reproduction d'une peinture de la Sheffield City Art Galerie. L’existence de cette peinture devrait, je pense, être plus connue. Je cite ce que dit le Dr Murray à son sujet.
De nos jours, on pense qu'une sorcière était toujours une vieille sorcière rancunière affreuse, ce qui est totalement erroné.
Il y avait presque autant de sorciers que de sorcières, il y avait des sorcières assises aux Conseils des Rois qui participaient aux affaires de l'état, elles exerçaient le pouvoir, souvent de manière très avisée et étaient parfois les véritables dirigeants du royaume, le pouvoir réel derrière le trône. Elles étaient consultées par les plus puissants pour des questions d’ordre public ou privé.
Dans les villages, elles conseillaient les gens pour toutes les maladies de l’esprit ou du corps. Lorsqu’en 1584 Reginald Scot écrivait : les sorcières étaient tellement conscientes de leur position qu’elles portaient souvent une sorte d'uniforme pour se distinguer de gens ordinaires. Plus tôt encore, la sorcière se couvrait d’une peau d'agneau noire et de la peau d’un chat blanc agrémentée de métal poli et de pierres brillantes.
D’authentiques portraits d’époque sont extrêmement rares, mais il en existe quelques-uns. L'illustration accompagnant ce texte est une peinture du 17ème siècle où l’on voit un sorcier avec son familier. Cet homme dégage une impression de puissance et ses vêtements indiquent que c’était une personne aisée. Le chat féroce dans ses bras est visiblement heureux d’y être, à moitié hypnotisé par la caresse de ses mains puissantes et agiles.
« Le tableau mesure 19 cm par 14 cm et est actuellement exposé à la City Art Galerie de Sheffield. La peau est d’une couleur normale pour un portrait de cette époque, la capuche est d’un vert moyen avec des antennes et des cloches, le manteau est roux, le fond est noir. Le chat à la vraie couleur d’un chat de sorcière, c'est-à-dire moucheté comme un faon ». Comme le dit le docteur Murray et comme j'ai essayé de le dire dans ce livre, les sorcières étaient très bonnes et très utiles.
 

 

 


 


 

 

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