Qui Est le Diable ?

par Gerald Gardner (traduction Ameth)

 

 

A une époque, l'église a accusé les sorcières de causer des tempêtes, d’empoisonner des puits et d'autres crimes graves - et de porter des ceintures ! Naturellement, il pouvait s’agir d’une accusation courante, portée contre tout le monde, mais cela devait avoir une signification que tout le monde devait comprendre. Sinon on ne s’en serait pas servi à une époque où chaque moine, chaque frère et chaque nonne portaient une ceinture de corde. Les auteurs, embarrassés par ces accusations, ont suggéré que ces cordes étaient d'une manière quelconque en rapport avec la triple corde que portent les Brahmanes Indiens, mais cela semble fort peu probable à cette époque.
Une sorcière a huit outils de travail. Parmi eux, cinq ne sont employés que dans des cas précis, mais elle doit avoir pour chaque opération trois d’entre eux et les cordes font partie de ces trois. La sorcière pouvait avoir parfois porté cette corde comme ceinture, pour la travestir.

Dans son livre « Who Was Hirim Abif ? », J.S.M. Ward cite les légendes des Juifs et mentionne vingt-deux questions par lesquelles Balkis, Reine de Saba, a testé le savoir du Roi Salomon. On pense que ces questions sont liées aux cérémonies secrètes d’initiation d’Astarte-Tammuz. La question 9 est particulière et se rapporte clairement à des choses utilisées pour le rituel ou la magie.
Balkis : « Que sont les trois qui ne meurent pas et qui ne reçoivent pas de pain et qui sauvent leur vie de la mort ? ».
Salomon : « Le Bâton, la Corde et l'Anneau ».
Le Bâton est la « baguette » de celui qui guide les âmes dans les enfers. La Corde est le « câble » avec lequel le candidat est lié, une victime consentante correctement préparée pour le sacrifice.
L’Anneau symbolise les « Vesica piscis » de renaissance.
Les sorcières croient qu’une grande partie de leur savoir est venue de l’Est et elles pensent qu'il y a des pratiques sorcières décrites dans la Kabbale, notamment dans les vers 964-969 de la Grande et Sainte Assemblée du livre du Zohar et ailleurs. Des choses semblables se sont produites à la même époque dans la plupart des cultes religieux, mais je pense que ce doit avoir été un Kabbaliste qui leur a signalé ces passages.

En référence à l'histoire que les sorcières m'ont racontée sur leur accoutrement lors de leurs « cavalcades » où elles faisaient peur aux gens, je voudrais aussi parler de ce qui suit. Cette histoire a été citée par Mlle Christine Hole. Mlle Burne, dans son « Shropshire Folklore », relate une histoire racontée par une petite fille qui était avec son père près de Minsterley quand ils ont vu une grosse compagnie de cavaliers habillés de façon étrange. Le père a semble-t-il su de quoi il s’agissait et il a fait s’agenouiller sa fille et a couvert son visage en disant que sinon elle deviendrait folle.
Mais la petite fille a regardé entre ses doigts et a donné une très bonne description du meneur, un homme avec un manteau vert, un chapeau vert avec une plume blanche et une ceinture en or avec une épée et une corne de chasse à la main. Il y avait également une dame vêtue de vert avec un galon blanc orné d’or dessus et un poignard à la ceinture. Ses longs cheveux d'or pendaient jusqu’à sa taille. Il y avait de nombreuses autres personnes qui sont passées et qui ne leur ont pas fait de mal.
La vieille superstition racontait que c’était la chasse de Wotan et que personne ne pouvait regarder un dieu et en sortir indemne. Celui qui s’y risquait était tué ou au moins aveuglé. Celui qui entendait la chasse sauvage s'approcher devait donc se jeter à plat ventre et cacher son visage dans l'herbe. Les petites filles racontent des histoires, mais cette histoire sonne vrai. Si elle avait vu une cavalcade de sorcières, elle l’aurait décrite de cette façon.
Il est bien dommage que personne ne semble avoir demandé au père ce qu'il a vu ou ce qu'il savait. Bien sûr, elle a pu raconter qu’il lui était arrivé quelque chose qui en réalité était arrivée à son arrière-grand-mère.
Il a pu y avoir eu une telle tradition dans la région et de nombreuses sorcières sont ce qu’il y a trente ans nous aurions qualifié « de bien jolies chose », et leurs Sabbats sont aussi affolants et sauvages qu’une fête agitée ou une fête de Noël d’autrefois, à une époque où les gens n'avaient pas peur de s'amuser. S’il s’agissait d’une cavalcade de sorcières, cela explique pourquoi elles portaient différents noms selon leur localisation. Lorsqu’on parlait du Diable, le meneur s'habillait comme Satan, lorsque d’autres parlaient de Wotan, du Roi Arthur dans le Somerset, de la Chevauchée de Sir Walter dans le Yorkshire et de celle d'Edric le Sauvage dans le Shropshire, on peut penser que leur meneur s’habillait en conséquence.
Alors que j’écris, on m’a demandé : « Pourquoi les sorcières ne vous laissent-elles pas donner les noms des dieux ? Est-ce qu’il s’agit de Satan et de Baalzebub ? ». Laissez-moi vous assurer qu'il ne s’agit pas du nom d’un diable. Dissimuler les noms des dieux est une pratique ancienne. En ce qui concerne les dieux égyptiens, les vrais noms d'Amon et d'autres dieux, dont les noms sont sacrés, sont inconnus. En référence au dieu que nous appelons Osiris, Herodotus, qui fut initié, dit en parlant de l'exhibition de la vache sacrée : « à la saison où les Egyptiens se sont battus en l’honneur d'un de leurs dieux dont je ne souhaite pas mentionner le nom… » et : « c’est sur ce lac que de nuit les Egyptiens représentent les souffrances de celui dont je m'abstiens de donner le nom ». Il connaissait ces noms, mais ils étaient secrets.
 


 


 

 

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