par Gerald Gardner (traduction Ameth)
Morven retraça
le Cercle de son Athamé en laissant un passage, puis elle fit trois fois le tour
du Cercle dans le sens du soleil d’un pas de danse. Elle appela les Puissances
de l’est, du sud, de l’ouest et du nord, puis, après avoir fait plusieurs fois
de suite le tour du Cercle en silence, elle chanta :
« Eko, Eko Azarak, Eko, Eko Zamelak
Bagabi lacha Bachabe
Lamac cahi achababe
Karellyos
Lamac lamac Bachalyos
Cabahagi sabalyos
Baryolas !
Lagoz atha Cabyolas
Samahac atha famyolas
Hurrahya ».
Elle quitta le Cercle par le passage et rejoignant Jan elle dit :
« Comme il n’y a pas ici d’autres frères, je devrais être ton garant ainsi que
la prêtresse. Je vais te donner une admonestation et si tu es toujours dans le
même état d’esprit répond par ces paroles :
« Parfait Amour et Parfaite Confiance ».
Puis, plaçant la pointe de son Athamé sur le cœur de Jan, elle dit :
« O Toi qui te tiens au seuil, entre le monde plaisant des hommes et les
domaines effrayants des Espaces Extérieurs, as-tu le courage de tenter
l’épreuve ? Car je te le dis, en vérité, tu ferais mieux de te jeter sur mon
arme et de périr misérablement que d’essayer avec la peur au cœur ».
Jan répondit :
« J’ai deux mots de passe : Parfait Amour et Parfaite Confiance ».
Morven baissa la pointe du couteau en disant :
« Tous ceux qui viennent avec de telles paroles sont doublement bienvenus ».
Puis, se plaçant derrière lui, elle lui banda les yeux ; puis, toujours derrière
lui, le serrant contre elle, elle plaça son bras gauche autour de sa taille et,
tirant le bras de Jan autour de sa nuque et avant de poser ses lèvres contre les
siennes, elle dit :
« Je te donne un troisième mot de passe : un baiser ».
En disant cela, elle le poussa en avant à l’aide de son propre corps et le fit
passer par le passage dans le Cercle.
Une fois à l’intérieur, elle le lâcha en murmurant :
« C’est ainsi que tous sont introduits dans le Cercle pour la première fois ».
Elle ferma ensuite soigneusement le passage en passant dessus par trois fois de
la pointe de son athamé, joignant ainsi tous les cercles.
Puis, le conduisant au sud de l’Autel, elle murmura :
« Et maintenant, il y a l’Epreuve ».
Prenant une petite corde sur l’Autel, elle l’attacha à la cheville droite de Jan
en laissant pendre les deux extrémités et elle murmura :
« Les pieds ni liés ni libres ».
Puis, avec une corde plus longue, elle attacha solidement dans le dos les mains
de Jan, puis, remontant ses bras, elle noua la corde autour de son coup et
laissa les extrémités pendre en une laisse devant lui. Tenant cette laisse dans
la main gauche et son Athamé dans la droite, Morven le guida dans le sens du
soleil autour du Cercle jusqu’à l’est, où en saluant avec l’Athamé elle
proclama :
« Prenez note, O Seigneur de la Tour de l’est. Jan, correctement préparé, va
être fait prêtre et sorcière ».
Elle le mena ensuite au sud, à l’ouest et au nord où pareil proclamation fut
faite.
Puis, l’étreignant de son bras gauche l’athamé dressé dans la droite, elle fit
avec lui trois fois le tour du Cercle d’un pas à mi-chemin entre la course et la
danse. Attaché, aveuglé, en courant en cercle dans un espace si petit, Jan
chancelait et ne savait plus où il en était. Attaché comme il l’était, Jan ne
pouvait rien faire si ce n’est de s’efforcer de ne pas tomber.
Soudain, il fut stoppé au sud de l’Autel où il se teint haletant, la tête
chancelante.
Morven sonna onze fois avec une petite cloche, puis, s’agenouillant à ses pieds,
elle dit :
« Dans d’autres religions, le candidat s'agenouille alors que le prêtre affirme
sa puissance suprême. Mais, dans l'Art Magique, on nous enseigne à être humble,
ainsi disons :
En baisant les pieds de Jan :
« Bénis soient tes pieds qui t'ont mené sur ces chemins ».
En baisant ses genoux :
« Bénis soient tes genoux qui s’agenouillent devant l'autel sacré ».
En baisant son phallus :
« Bénis soit l’Organe de Génération, sans qui nous ne serions pas ».
En baisant sa poitrine :
« Bénis soient ta poitrine, formée dans la beauté et la force ».
En baisant ses lèvres :
« Bénis soient tes lèvres qui prononceront les noms sacrés ».
Morven le fit ensuite s’agenouiller devant l’Autel et noua la laisse à un
anneau, de manière à ce qu’il soit penché en avant et qu’il ne puisse que
difficilement se mouvoir. Elle noua ensuite ses pieds ensemble avec la corde de
sa cheville droite.
Puis, faisant tinter trois fois la petite cloche, elle dit :
« Es-tu prêt à jurer d’être pour toujours fidèle à l’Art ? ».
Jan répondit :
« Je le serai ».
Morven fit tinter sept fois la cloche en disant :
« Tu dois tout d’abord être purifié ».
Prenant l’escourge sur l’Autel, elle le fessa, tout d’abord trois coups, puis
sept puis neuf puis vingt et un coups d’escourge (quarante en tout). Les coups
furent légers, mais, aveuglé et attaché comme il l’était, l’effet fut
saisissant, cela l’aida à sortir de l’étourdissement provoqué par sa course dans
le Cercle.
En revenant encore plus à lui, il réalisa combien il était totalement
impuissant. Il était à la merci de Morven, il était à elle, il était une partie
d’elle, les coups qui étaient tombés sur ses fesses avaient donné à Morven du
pouvoir sur lui, mais cela ne le gênait pas, elle avait du pouvoir sur son
esprit, mais cela devait être ainsi, tout ce qu’il voulait c’était elle. Il
était à elle, il voulait être une partie d’elle et c’est ce qu’il voulait.
Puis les coups cessèrent et la voix de Morven vint :
« Es-tu prêt à protéger, aider et défendre les frères et sœurs de l’Art ? ».
Jan :
« Je le suis ».
Alors dit après moi :
« Moi, Jan, en présence des Puissances des Espaces Extérieurs, de ma propre
volonté, je jure de toujours conserver secrets et de ne jamais révéler les
secrets de l’Art, sauf à une personne correctement préparée, dans un Cercle
comme celui où je me trouve maintenant et à qui jamais je ne refuserai de
révéler les secrets, s’il est présenté comme il se doit, par un frère ou une
sœur de l’Art. Tout cela, je le jure sur mes espoirs en une vie future. Que mes
armes se retournent contre moi si je brise ce serment solennel ».
Jan senti les cordes se dénouer, tout d’abord ses pieds, puis la corde de
l’Autel. Le bandeau lui fut enlevé. Les mains toujours liées, on l’aida à se
relever. Il se tenait ébloui, étourdi et d’une certaine façon il était heureux.
Morven s’agenouilla devant lui, Jan entendit sa voix comme dans un rêve.
« Je te consacre avec l’huile.
Je te consacre avec le vin.
Je te consacre de mes lèvres, Prêtre et Sorcière ».
Et il sentit un contact, tout d’abord sur le sexe, puis le sein droit, puis le
gauche, puis à nouveau le sexe, le tout formant un triangle.
Puis elle se releva et détacha ses mains en disant :
« Maintenant je te présente les outils d’une sorcière ».
Lui tendant l’épée qui était sur l’Autel, elle lui demanda de la toucher.
« Tout d’abord l’Epée Magique. Avec elle tout comme avec l’Athamé, tu pourras
former tous les Cercles Magiques. Tu pourras dominer, soumettre et punir tous
les Esprits et les Démons rebelles et même persuader les anges et les génies.
Lorsque tu l’as en main, tu es le maître du Cercle Magique ».
Et elle l’embrassa.
« Ensuite, je te présente l’Athamé, c’est la véritable Arme Sorcière, elle a
tous les pouvoirs de l’Epée Magique » et elle l’embrassa.
« Ensuite, je te présente le Couteau à Manche Blanc. On s’en sert pour former
les instruments utilisés dans l’Art. On ne peut s’en servir correctement que
dans un Cercle Magique » (Nouveau baiser).
« Ensuite, je te présente l’Encensoir, on l’utilise pour encourager et
accueillir les bons esprits et pour chasser les esprits mauvais » (Nouveau
baiser).
« Ensuite, je te présente l’escourge, c’est un signe de Puissance et de
Domination, elle peut aussi être source de souffrance et de purification, car il
est écrit : Pour apprendre tu dois souffrir et être purifié. Es-tu prêt à
souffrir pour apprendre ? ».
Jan : « Je le suis » (Nouveau baiser).
« Enfin et pour finir, je te présente les cordes. On s’en sert pour lier les
Talismans, les matériaux de base et pour renforcer les volontés, elles sont
aussi nécessaires pour le serment ».
Morven l’embrassa une fois encore et dit :
« Je te salue au nom des Dieux, toi, nouvellement ordonné prêtre et sorcière ».
Puis, ensemble, ils firent le tour du Cercle, à chaque direction Morven
proclama :
« Ecoutez Puissances, Jan a été consacré Prêtre et Sorcière ».
Il y a une autre école qui affirme que toutes les cérémonies magiques devraient consister en une action et un charme en rime. Il faut montrer aux Puissances ce qu’il faut faire et ensuite lier le sort avec une rime.
wica wicca Gerald Gardner