En cette époque dégénérée, il n’est pas toujours possible de réunir six couples
parfaits ; donc, on prend d’autres personnes pour arriver à 13. Elles sont
toutes « purifiées » dès qu'elles pénètrent dans le cercle, d'autres initiés et
des enfants peuvent être présents, ils sont assis à l'extérieur et observent ce
qui se passe. Plus tard, ils seront éventuellement purifiés et invités dans le
cercle pour participer au repas sacré. Quand les rites dans le cercle se sont
achevés, tous se joignent au banquet et à la danse.
S'il y avait, disons, vingt initiés présents avec deux prêtresses expérimentées
et qu’il y avait assez de place, elles m’ont dit qu'elles pouvaient former deux
coven, avoir deux cercles avec un leader commun pour garder un lien et
qu’autrefois, lors de grandes réunions en plein air, ils pouvaient y avoir de
nombreux cercles de ce genre, mais je n'en ai jamais vu plus d'un. De nos jours,
il y a tellement peu de sorcières que pratiquement tout le monde entre dans le
cercle, même si j'ai vu un homme rester assis à l'extérieur, refusant d'entrer
dans le cercle parce que sa partenaire n'était pas là cette nuit.
Elles me disent qu’autrefois elles avaient souvent l'habitude de choisir la plus
jolie jeune fille pour représenter la déesse lors des grandes réunions. On
l'appelait la Demoiselle. Elle agissait en tant que grande prêtresse et était
traitée avec les plus grands honneurs et elle agissait souvent comme une sorte
d'hôtesse vis-à-vis des invités de marque (c'est-à-dire le Diable, s'il venait)
; mais le pouvoir réel restait entre les mains de la vraie prêtresse, en général
c’est elle qui faisait toute la magie. Souvent, la Demoiselle était la fille de
la grande prêtresse et elle était destinée, à terme, à remplacer sa mère.
Parfois cela prêtait à confusion, de loin, voyant la ressemblance, des visiteurs
candides croyaient que la grande prêtresse rajeunissait lors des réunions.
Les sorcières disent qu’autrefois il y avait des règles qui voulaient qu'il ne
devait pas y avoir plus d’un grand coven dans un secteur, afin d'éviter les
polémiques concernant l’appartenance des membres à un coven ou à l’autre, mais
aujourd’hui les sorcières ne sont plus sûres de ces règles. Il est certain qu'il
y a longtemps, il y avait une sorte d'autorité centrale, exercée par un leader
commun, celui que l’Eglise appelait le Diable, mais les sorcières contemporaines
ne le connaissent pas et ne sauraient pas comment le reconnaître s'il
apparaissait.
Elles n'ont aucun système standard de mots de passe, que j’ai pu découvrir, pour
se reconnaître. Mais, lors des initiations, certains mots sont exigés de vous
pour pénétrer dans le cercle et il y a des mots que l’on prononce lorsqu’on se
rencontre qui pourraient être utilisés comme mots de passe. Bien sûr, une
connaissance des mystères prouvera que vous avez été initié. En réalité, elles
se connaissent toutes ou ont été présentées, elles n'ont donc pas besoin de mots
de passe.
En Italie, les sorcières disent, dit-on, « six et sept » ce serait leur mot de
passe, car il serait dangereux de dire treize, la somme de ces chiffres
s'élèvent bien sûr treize.
Si j’ai bien compris, en Angleterre, elles disaient cinq et huit pour la même
raison ; mais, en réalité, elles se connaissent surtout au sein du coven et
n’ont pas besoin de mots de passe. Très souvent elles ne connaissent pas
d’autres coven.
wica wicca Gerald Gardner